Loi Hortefeux sur l’Immigration : Racisme d’Etat




Alors que les rafles et les expulsions des travailleurs sans papiers et de leur famille atteignent des chiffres déjà trop forts pour nous, provoquant toujours plus de drames, alors que Sarkozy assume ses discours racistes sur « l’homme africain », une nouvelle loi sur l’immigration est présentée au Parlement à la fin du mois de Septembre. Entre effet d’annonce de la loi et néocolonialisme de l’immigration jetable, c’est le racisme d’État qui s’exprime.

La nouvelle loi du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux relative à la « maîtrise de l’immigration » n’est pas qu’un effet d’annonce. Elle aggrave encore la situation des étrangers en France. Le premier article impose aux candidats au regroupement familial un test de langue française – est-ce que les nationaux le réussiraient ? – qui cherche à appuyer la francophonie que l’État français tente de réimplanter, à travers des antennes de l’Alliance française (en Asie) ou de la légion (au Qatar). En plus d’un test sur « les valeurs de la République ». Mais de quelles valeurs parle-t-on ? De l’individualisme et du mérite ? De la loi du plus fort (entendre du plus riche) ? Toutes valeurs prônées par le gouvernement depuis son accession au pouvoir. La loi impose aussi à ces immigrants un « contrat d’accueil et d’intégration » qui les obligera à suivre un stage pour apprendre à éduquer leurs enfants, sous peine de ne plus recevoir les allocations. Ils veulent leur apprendre à éduquer leurs enfants, comme à l’époque des « missions civilisatrices » pour ensuite leur faire accéder à des métiers où les horaires sont décalées (hôtellerie, nettoyage, commerce...) du temps scolaire.

Outre connaître le français et les valeurs de la république, les candidats devront justifier de ressources pouvant aller jusqu’à 1,2 Smic.

C’est un aveu : le gouvernement reconnaît qu’on ne peut vivre décemment avec le Smic actuel. 1,2 Smic soit 1 500 euros c’est le salaire minimun revendiqué par des syndicats.

Test ADN

En séparant ceux qui peuvent se le payer et ceux qui ne peuvent pas (environ 1 000 euros), c’est bien une mesure de classe qu’on met en place. Ouvrant la voie à tous les trafics, et stigmatisant les étrangers comme des délinquants potentiels, cette mesure ouvre la porte au fichage de certaines populations, méthode dont l’histoire nous a appris les désastres que cela peut engendrer. Dès lors la défense du gouvernement s’appuie sur le fait que d’autres pays européens utilisent ces tests, en omettant de préciser que tous ont procédé à des régularisations massives. De plus, cette vision de la famille française, uniquement biologique, ne correspond pas forcément au fonctionnement familial d’autres pays, par exemple quand les neveus et nièces sont adoptés en cas de décès. Ces méthodes, ici mises en place pour les étrangers, s’inscrivent dans le développement du fichage biométrique et génétique pour l’ensemble de la population.(fnaeg, Eloi,.....)

Colonialisme

Cette vision de l’étranger s’inscrit en droite ligne du néocolonialisme où certains étrangers sont vus comme inférieurs, incapables et parasites de la pureté nationale. N’oublions pas que c’est la même droite au pouvoir qui voulait inscrire dans le droit le « rôle positif de la France » lors de la colonisation.

L’ Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) placé sous tutelle du ministère de l’Immigration, celui la même qui mène la politique d’immigration choisie, comme s’il y avait un autre choix à faire pour le droit d’asile.

La carte de travail « compétences et talents » va être mis en place,cet automne, pour faire chuter l’immigration familiale. Actuellement , 12 000 titres de séjours sont délivrés dans le cadre d’une immigration économique, soit 7 % des détenteurs d’une carte de séjour. L’objectif est d’atteindre les 50 %.

Qui, pourtant, a arrêté en 1974 sous Giscard, l’immigration économique ? cette même filiation idéologique au service des patrons.

Continuons la mobilisation

De plus en plus d’associations des droits de l’homme au niveau international (Unicef, Amnesty International, Human Right Watch…) condamnent la France sur sa politique d’immigration et d’asile.

Après un premier rendez-vous le 18 septembre devant l’Assemblée nationale, des collectifs de sans-papiers vont participer et aller sur les marchés pour parler de leur vécu et débattre en direct avec l’opinion publique. Les deux réseaux du collectif Uni(e) contre une immigration jetable (UCIJ), le Réseau Éducation sans frontières (RESF) et les coordinations des collectifs de sans-papiers appellent partout en France à développer des initiatives et manifestations le 20 Octobre (à Paris, manifestation : rendez-vous au métro Guy Moquet pour un départ en direction du Conseil constitutionnel).

Noël et Manu (Paris Est-Belleville)

 
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