Loire : Saint-Julien ne veut pas faire carrière




À Saint-Julien-Molin-Molette, une lutte s’est lancée contre l’exploitant d’une carrière qui souhaite tripler sa production.

Saint-Julien-Molin-Molette est un village de 1 200 habitantes et habitantes situé dans le département de la Loire, séparant le parc naturel du Pilat du nord du département de l’Ardèche. Un collectif y est en lutte contre l’extension d’une carrière de pierres.

L’exploitant, Delmonico Dorel, souhaite tripler sa production. Mais face aux nuisances que ce projet inutile implique, une partie des villageois et villageoises s’est mobilisée et le conseil municipal a voté contre l’extension à l’unanimité. Le parc naturel régional du Pilat est également contre. Le dossier est maintenant entre les mains du préfet de la Loire, qui fait souvent fi de toute démocratie en accordant ses faveurs aux industriels, soutient le projet. La commune a pu théoriquement le bloquer en tant que plan local d’urbanisme, mais le risque est que le préfet le transforme en plan d’intérêt général, si l’avis de commissaires enquêteurs rendent un avis favorable au projet. D’où l’intérêt de montrer la détermination de l’opposition villageoise.

Le 18 février, les opposantes et opposants ont réalisé une manifestation du village jusqu’à la carrière et planté des arbres afin de montrer qu’ils et elles n’étaient toujours pas d’accord.

Pourquoi ? Tout d’abord, parce que ce sont 40 à 200 camions par jour qui passent en plein milieu du village. Cela rend la vie des locaux, touristes et personnes qui se promènent fort désagréable, qu’il s’agisse de pollution sonore ou visuelle, ou de l’enfoncement des plaques d’égouts, ainsi que les trottoirs et la chaussée défoncés. Ces dégâts coûtent de l’argent à la commune et au département.

Gagner en rentabilité

Les domiciles les plus proches de la carrière sont couverts de poussière à chaque fois qu’ils « font péter la roche » indique un habitant. On imagine donc les conséquences désastreuses pour ce village du Pilat et la nature qui l’entoure si le projet d’extension est mis en œuvre. Tout ça pour passer d’une production de 150 000 tonnes de graviers par an à 500 000 tonnes et gagner en rentabilité. Depuis que la carrière existe (1973), elle ne fait pourtant déjà que s’étendre.

La préfecture de la Loire défend l’extension et souhaite même classer la carrière projet d’intérêt général
Page Facebook du collectif

La manifestation d’environ 400 personnes s’est vue renforcée en nombre par des militants et militantes écologistes de la Loire et de l’Ardèche et notamment par les opposants et opposantes au projet d’autoroute A45 Saint-Étienne-Lyon qui a besoin de matériaux... produits par la carrière.

L’exploitant défend l’argument des emplois et fait tout pour pousser à l’opposition entre ouvriers du site et habitants et habitantes. L’assistante de production et le chef de carrière dénoncent un « climat malsain » contre les salariés en se prétendant leur porte-parole. Mais il est vrai que des salariés interrogés par des médias locaux défendent leur emploi et voient l’opposition d’un mauvais œil. Il y a donc un enjeu de politisation de classe et de convergence que les opposants et opposantes doivent obtenir contre la loi des patrons et de l’entité non démocratique que représente une préfecture.

Marius (AL Grenoble)

 
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