Lois Pecresse et Fioraso : Les facultés dans la dèche




La situation financière de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) est alarmante. Cette situation est dûe à une politique de destruction de l’Enseignement supérieur public accélérée sous Sarkozy et aggravée par le gouvernement actuel.

Depuis 2007, avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), les universités sont devenues «  autonomes  ». Cela aurait pu être une bonne chose, l’autonomie était en effet une revendication de la communauté universitaire pendant longtemps, dans l’objectif d’avoir une université indépendante de tout organisme, y compris de l’État. Or, avec la LRU, l’université est dépendante, en plus de l’Etat, des régions et des entreprises. Les universités doivent gérer leurs budgets avec une dotation de fonctionnement de l’État non extensible (auparavant quand une université était en mauvaise posture l’État comblait le déficit). Et en plus elles essayent d’obtenir des financements des «  pouvoirs socio-économiques locaux  », en adaptant leurs recherches aux entreprises et aux régions (les universités doivent être attractives).

Derrière l’autonomie…

Les effets de cette loi se font ressentir à l’heure actuelle. L’année 2013 se solde par des mesures d’austérité dans toutes les universités et plus d’une dizaine sont en faillite. Les contraintes budgétaires se traduisent par exemple par des gels de postes (plus de mille en un an), voire des suppressions de postes de personnels qui dégradent l’encadrement des étudiants ; des suppressions d’options de langue par exemple ou de filières jugées non rentables comme les lettres classiques à Rennes  ; une sélection accrue à l’entrée des filières (tirage au sort en Staps dans de nombreuses villes, en sociologie à Pau ou le passage à la sélection sur dossier dans la majorité des filières d’art, lettres) ; suppression de congés pour des personnels à Toulouse. Alors qu’en même temps on crée des options de management dans toutes nos filières. Le problème n’est pas seulement économique mais politique  !

… Les déficits budgétaires

Au dernier moment, sous la pression des acteurs de l’Enseignement supérieur, l’État a dégagé 40 millions pour éviter des mesures comme en Espagne ou en Grèce (fermeture d’universités, cessation de paiement des salaires). Cela ne résout en rien les problèmes, aujourd’hui c’est l’université de Versailles Saint-Quentin qui envisage la fermeture. Montpellier avait aussi envisagé la fermeture de l’antenne de Béziers, pour éviter de supprimer des postes et d’instaurer la sélection. Cette situation est dénoncée par le mouvement étudiant, les syndicats de personnels et d’enseignants, un grand nombre des conseils d’administration d’universités mais l’État ne change en rien sa politique. L’amplification de la mobilisation au second semestre parait nécessaire pour sauver l’université publique et défendre un enseignement ouvert à toutes et tous.

Rémi (Solidaires Étudiant-e-s)

 
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