Mort de Clément Méric : Contre l’oubli et pour une riposte antifasciste d’ampleur




Le week-end du 7 juin, plusieurs événements ont été organisés pour commémorer l’assassinat de Clément Méric par des fascistes le 5 juin 2013, mais aussi pour relancer une lutte de classe et de masse contre l’extrême droite dont nous avons plus que jamais besoin.

Le 7 juin dernier à Paris, à l’appel du Comité pour Clément rejoint par une quarantaine d’associations, d’organisations politiques, syndicales et de collectifs autonomes, féministes et de sans-papiers, près de 8000 personnes ont défilé en mémoire de Clément Méric, assassiné par des militants du mouvement nationaliste Troisième voie. Une vingtaine de rassemblements et manifestations ont aussi été organisés dans d’autres villes en France et à l’étranger, notamment en Allemagne, en Grèce et en Espagne.

La manifestation, dont l’ambiance était à la fois revendicative et solennelle , s’est conclue par une série d’interventions de camarades antifascistes européens, de syndicalistes brésiliens, de victimes de violences policières et enfin par un hommage à Clément Méric et à tous les militants antifascistes assassinés, et plus largement à toutes celles et ceux qui sont réprimé-e-s et qui luttent pour la justice sociale. Il faut également souligner l’impressionnant et dérisoire déploiement de forces policières autour de la manifestation. Une série de concerts était par ailleurs organisée les 6 et 7 juin au soir, rassemblant plusieurs centaines de personnes.

Solidarités et alternatives

Cette mobilisation, même si elle reste une réussite par rapport aux manifestations antifascistes parisiennes de ces dernières années, est néanmoins en-deçà de ce qu’on pourrait attendre devant la gravité de l’événement, particulièrement à la suite du score préoccupant du Front national aux dernières élections européennes (même s’il faut le relativiser devant l’abstention record et l’effondrement électoral du PS et de l’UMP). La faible mobilisation syndicale sur la manifestation (excepté Solidaires étudiant-e-s, qui fut l’un des piliers de la mobilisation) montre que le combat des militants est loin d’être gagné auprès des travailleurs et de la population, même si on peut se réjouir de la forte présence de la jeunesse dans le cortège.

Face à une extrême droite qui multiplie les attaques dans la rue et grossit dans les urnes partout en Europe, et dont les discours sécuritaires, racistes et xénophobes sont légitimés dans les actes depuis des décennies par les médias bourgeois et les dirigeants libéraux, il est urgent de s’unir et de riposter massivement. La tenue, fin novembre, du congrès du FN à Lyon doit être l’occasion d’organiser une mobilisation antifasciste populaire.

Cependant, c’est sur le terrain des luttes, en s’organisant collectivement sur nos lieux de vie et nos lieux de travail que nous pourrons véritablement faire reculer les fachos et leurs idées. En menant une bataille idéologique, culturelle, politique, avec des propositions concrètes de solidarités et d’alternatives possibles, en soutenant les travailleurs et travailleuses en lutte comme les cheminots au mois de juin, les sans-papiers, les sans-logement, toutes celles et ceux que le durcissement du capitalisme laisse sur le carreau. Un antifascisme de classe, de masse, antisexiste et internationaliste : plus que jamais aujourd’hui, ce message doit être porté. En souvenir de Clément, Pavlos et des trop nombreuses autres victimes du fascisme et des crimes racistes, le combat continue !

La commission antifasciste
d’Alternative libertaire

 
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