Première internationale : 150 ans... et toutes ses dents




L’Association internationale des travailleurs est généralement considérée comme le creuset commun aux divers courants du mouvement ouvrier contemporain, mais son anniversaire n’a pas suscité de fièvre commémorative comparable à d’autres événements. Pourtant, c’est à Nancy en juin que ce sont retrouvées quelques centaines de personnes et quelques dizaines d’organisations pour évoquer l’AIT, son histoire et son actualité.

Débats, manifestation, concerts, expositions, théâtre, tables de presse, salon du livre, films, chants révolutionnaires… étaient au programme du week end du 14 au 16 juin sur le site du Grand Sauvoy. Près de 40 organisations syndicales (FSU 54, Solidaires 54, UL CGT, Confédération paysanne, CNT...), politiques (LO, NPA, FA, AL...), associatives (la CRISE, Bure Zone Libre, Radio Caraib Nancy...), venues de France, d’Allemagne, d’Italie ou d’Angleterre, ont répondu à l’appel de la Chorale des Sans nom de Nancy. Signe sans doute que l’internationalisme apparaît à nouveau comme une nécessité pour l’émancipation des opprimés, alors que le capitalisme a malheureusement un temps d’avance sur nous dans ce domaine. C’est aussi dans un état d’esprit unitaire, qui se voulait fidèle à la diversité idéologique de la Première internationale, que cet événement s’est déroulé.

Outre les débats historiques sur l’AIT et le mouvement ouvrier tel qu’il a évolué depuis 150 ans, de nombreuses conférences et tables rondes ont abordé l’internationalisme d’aujourd’hui (les enregistrements des débats et de nombreux autres documents sont disponibles sur www.150ans-premiere-internationale ). Que ce soit la difficulté à (re)contruire des organisations internationales (AL y contribue au sein d’Anarkismo), ou le développement de luttes communes ou similaires à travers le globe (l’accaparement des terres de l’Inde au Brésil, de l’Afrique au Chiapas ou plus près de chez nous à Notre Dame des Landes...), le constat est souvent celui d’un retard d’organisation face à des problématiques qui sont de plus en plus mondialisées.

Mais l’essentiel a peut-être été, grâce à ce week end, de tenter de renouer des liens directs entre militants et militantes de divers pays et de divers courants. Sans rejouer le meeting de 1864, celui de 2014 a toutefois réussi à replacer l’internationalisme au cœur des préoccupations.

Nicolas (AL Moselle) et Renaud (AL Alsace)

 
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