Sans papiers : Exilés du Xe, bienvenue au 92 !




Dimanche 15 février, les militant(e)s d’Alternative libertaire de Paris ont accueilli et hébergé une nuit dans notre local national du 92, rue d’Aubervilliers, dans le XIXe arrondissement de Paris, 25 personnes du groupe des Exilés du Xe arrondissement de Paris (voir Alternative libertaire n°126, février 2004) avec le concours de camarades du Groupe d’information et soutien aux travailleurs immigrés (GISTI) et du collectif de soutien aux sans-papiers du XIXe. Cela a permis à ces réfugiés de se restaurer, de dormir au chaud et d’élargir les soutiens dont ils bénéficient.

Irakiens, Afghans ou Kurdes, ils ont fui la misère, la dictature, la guerre et maintenant l’occupation anglo-étatsunienne, une partie d’entre eux a vécu à Sangatte ou a subi les assauts des CRS dans les rues de Calais avant d’échouer à Paris dans le quartier de la gare du Nord (Xe). Depuis mars 2003, le GISTI, le PCF et les Verts, bientôt rejoints par d’autres organisations du Xe, ont constitué un comité qui a développé deux axes de travail : l’un politique, pour l’obtention du statut de réfugié politique pour tous ces exilés, dont une partie du reste cherche à gagner l’Angleterre, l’autre humanitaire pour ouvrir un lieu d’hébergement à Paris.

Sur le premier, l’État français fait tout ce qui est en son pouvoir pour décourager les réfugié(e)s politiques de venir en France. En 2003, seuls 12 % ont obtenu le statut de réfugié. Malgré cela, nombreux sont ceux et celles qui tentent leur chance en France, le taux d’acceptation étant en moyenne de 5 % dans la plupart des pays européens.

Depuis le 1er décembre, les organisations impliquées dans le collectif des exilés du Xe se relayent pour héberger plusieurs dizaines de réfugiés. Certaines paroisses de l’Église catholique ont également mis leurs locaux à disposition pour quelques nuits. Cet effort est toutefois insuffisant pour éviter aux exilés du Xe de passer certaines nuits dans la rue, et ce d’autant que la lutte risque d’être longue.

Derrière les discours démagogiques des Chirac, Villepin et Sarkozy, il y a la réalité de peuples opprimés par la politique des grandes puissances impérialistes au Moyen-Orient et un ordre sécuritaire qui favorise la surexploitation et encourage le racisme en France, deux faces d’un même système.

 
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