Décembre 1998

Si nous nous mobilisons tous ensemble le FN ne passera pas !




A droite comme à gauche, les partis institutionnels dénoncent le FN comme un « danger pour la démocratie », ce qui est juste, mais ils ne disent rien sur son programme économique ultralibéral et antisocial.

Cela n’est guère étonnant, puisqu’en fin de compte ils sont dans la même logique économique, seulement en plus modérée (remarquez que c’est pareil pour son programme d’expulsion des immigrés). En effet, le FN n’est pas seulement un parti « anti-immigrés », c’est également « le parti des nantis », un parti de notables dirigé par un milliardaire (Le Pen) et des notables, bien que bon nombre de ses électeurs soient de simples salariés.

Le FN, c’est l’ultra-capitalisme

Le FN se dit « contre la pensée unique ». Or la « pensée unique », c’est la pensée libérale, celle qui veut que tout ne soit réduit qu’à la marchandise, celle qui fait passer la rentabilité avant tout, et surtout avant les conditions de vie de la population ; c’est le culte de la violence économique, de la compétition, de la conquête, de la destruction du faible par le fort, de l’exclusion. Le Pen ne fait qu’aller dans le sens de cette pensée unique, en la durcissant encore, jusqu’au « capitalisme sauvage ».

Avec un programme truffé de mesures défavorables aux salariés, ce n’est donc pas étonnant que les fascistes reçoivent des subventions importantes de certains chefs d’entreprise. Le FN se prétend le « parti du changement », en fait ce n’est donc qu’un parti ultra-conservateur… le chien de garde des classes dirigeantes.

Mais rassurez-vous, le FN a aussi un programme pour la jeunesse !

Le FN veut museler la jeunesse

Ce qui gêne fondamentalement les fascistes dans l’école, c’est qu’elle apporte quelques connaissances aux gens, ce qui les rend moins manipulables par leur démagogie. Le FN a donc plusieurs objectifs pour l’école : limiter l’accès à l’éducation, et la réserver aux familles aisées.
 Privatisation progressive de l’Education nationale pour instaurer un système à l’américaine : école publique délabrée pour les pauvres, école privée de luxe pour les riches.
 Sélection accrue : seuls les « meilleurs » auront accès au savoir. Les « mauvais » seront dirigés sur l’apprentissage. Plus encore que les politiciens traditionnels, les fascistes méprisent le savoir manuel.
 Transformer les lycées en casernes : en restreignant les droits d’expression des lycéens, en engageant ce qu’ils appellent des « surveillants professionnels ».
 Faire des programmes scolaires nationalistes : en mettant à toutes les sauces Vercingétorix, Ste Jeanne d’Arc, et Napoléon Ier, en passant sous silence les crimes de l’Etat français en 1940-45 et pendant les guerres coloniales, en glorifiant un pseudo « passé glorieux de la France ».
 Déjà, dans les conseils régionaux où ils sont influents (Rhônes-Alpes, Picardie, Centre…) les fascistes veulent limiter les moyens budgétaires des lycées, tout en maintenant les aides publiques aux écoles privées.

Pour justifier son programme, l’extrême-droite trouve toujours des prétextes : la drogue, l’insécurité, l’échec scolaire… mais leur véritable objectif est clair : nous faire marcher au pas !

Organisons la résistance, organisons-nous !

Quand des frontistes occupent des sièges dans les Conseils régionaux ou municipaux, ils peuvent éventuellement venir siéger dans les conseils d’administration des lycées. Certains profs ou même des élèves, se cachant derrière le ‘civisme’ ou la « légalité républicaine » diront que les fascistes peuvent siéger légalement et que, si on peut protester, on n’a pas le droit de les empêcher d’entrer. Ces gens font le jeu du FN. Le fascisme n’est pas qu’un mot, et on ne le combat pas qu’avec des mots.

Si nous nous mobilisons, aucun fasciste ne passera la porte du lycée !

Clash n°2 (décembre 1998)
 
☰ Accès rapide
Retour en haut