International

Offensive djihadiste contre la gauche kurde




Depuis le 15 septembre, l’État islamique (Daech) a lancé une offensive majeure contre le Kurdistan syrien, c’est-à-dire contre la gauche kurde liée au PKK. La ville de Kobanê est assiégée. L’État turc se frotte les mains. Pour les gouvernements, qu’il s’agisse de Damas, de Washington, de Bagdad, de Téhéran ou d’Ankara, il sera toujours temps d’« éradiquer » Daech après qu’ils auront fait le sale boulot de démolir la gauche kurde.


Des fonds pour la révolution !


Le communiqué de la Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA) :

HALTE AUX OFFENSIVES BARBARES
DE DAECH À KOBANÊ !

Sanctions contre les États qui soutiennent les djihadistes !

Appel à manifester samedi 20 septembre, 16 heures, devant la Fontaine des Innocents (Place Joachim-de-Bellay, Paris 1er)

Depuis le 15 septembre, l’organisation terroriste qui se fait appeler l’État islamique (EI) mène de vastes offensives contre Kobanê (Ain-al-Arab), l’un des trois cantons autonomes kurdes du Rojava (Kurdistan de Syrie). Elle attaque brutalement avec une artillerie lourde ramenée d’Irak ainsi qu’avec le soutien de la Turquie voisine qui lui fait parvenir des armes et des véhicules militaires et lui ouvre sa frontière pour lui permettre d’évacuer ses blessés et les faire soigner, alors que cette frontière est fermée aux réfugiés kurdes qui fuient les attaques des djihadistes.

Malgré la mobilisation et la résistance acharnée des YPG (Unités de Protection du Peuple du Rojava) et des YPJ (Unités de femmes combattantes) qui ne manquent pas d’expérience dans le combat contre les djihadistes mais dont les moyens militaires sont limités, les djihadistes se sont emparé d’une vingtaine de villages autour de Kobanê, provoquant l’exode de milliers de personnes, et menaçant dangereusement la ville qui est quasiment encerclée. Des morts de civils sont d’ors et déjà à déplorer, mais on ne connaît pas encore leur nombre.

Face à l’hypocrisie de la communauté internationale qui prétend vouloir former une coalition pour contrer l’EI mais reste indifférente à la menace que fait peser cette organisation sur les Kurdes de Syrie, les représentants des cantons autonomes du Rojava ont lancé hier un cri d’alerte, appelant à briser le silence entourant les offensives de l’EI dans la région, afin d’éviter de nouveaux massacres et une tragédie humanitaire semblable à celle du Sinjar, au Kurdistan d’Irak. Ils ont en outre appelé la communauté internationale à agir par tous les moyens pour faire cesser le soutien de la Turquie aux djihadistes.

En dépit de leurs moyens militaires limités, les Kurdes sont unis et mobilisés pour combattre l’EI sur tous les fronts. Les autorités du Rojava et l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) ont lancé un appel à la mobilisation générale pour résister contre le fléau djihadiste. De son côté, le principal parti kurde de Turquie, le DBP (Parti Démocratique des Régions), organise une résistance civile, appelant à occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê afin de permettre aux réfugiés d’entrer en Turquie et d’empêcher la livraison d’armes et de munitions à l’EI.

La Fédération des Associations Kurdes de France appelle à manifester samedi 20 septembre pour demander à la communauté internationale de :
 adopter immédiatement des sanctions contre les Etats qui soutiennent l’EI, en particulier la Turquie ;
 prendre des mesures urgentes pour protéger la population de Kobanê et notamment faire en sorte que les réfugiés puissent passer la frontière turque et qu’ils bénéficient d’une aide humanitaire appropriée ;
 soutenir les forces kurdes qui sont le principal rempart contre l’EI en Syrie et en Irak.

FEYKA, Paris, le 19 septembre 2014

 
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