Alternative : Ni protectionisme, ni libre-échange : autonomie productive




En tant qu’organisation révolutionnaire, Alternative libertaire se devait de proposer une alternative au faux débat entre protectionnisme et libre-échange qui anime l’espace politique à l’heure où la crise mondiale s’approfondit. Cette alternative a pour nom « autonomie productive ».

Face à la crise, le Front national nous parle de fermeture des frontières, la droite et le gouvernement de compétitivité (comprendre baisse des salaires). Montebourg, qui prônait la démondialisation avant les élections n’a que des fausses solutions à avancer face aux délocalisations. Une partie de la gauche de la gauche prône le protectionnisme.

Traditionnellement, les organisations d’extrême gauche (marxiste ou libertaire) restent sur l’analyse du XIXe siècle, pensant que le libre échange est préférable au protectionnisme car il développerait plus rapidement les contradictions du capitalisme menant celui-ci à sa perte. Cent trente ans après la mort de Marx, le libre-échange et le capitalisme sont toujours bien vivants. Devant ce constat, Alternative libertaire pense qu’un nouveau chemin doit être tracé : celui de « l’autonomie productive ».

Souveraineté alimentaire

La notion d’autonomie productive s’appuie sur la notion de souveraineté alimentaire portée par la Confédération paysanne et l’internationale Via Campesina. Leur analyse a bien démontré que le libre-échange comme le protectionnisme menaient les paysans et les paysannes dans le mur. Ainsi, la monoculture les a conduit à la famine et à la ruine dès que le cours des matières premières s’est effondré.

De même, les mesures protectionnistes, la Politique agricole commune (Pac) en Europe et le farm bill aux États-Unis ont contribué à inonder les pays du Sud de produits importés tout en faisant pratiquer une agriculture polluante et nocive aux agriculteurs et agricultrices des pays du Nord. L’idée de la souveraineté alimentaire est que chaque région du monde doit être en mesure de se nourrir par elle-même, sans se placer sous la dépendance des multinationales de l’agrobusiness, et de développer des productions locales, sous le contrôle des paysans et paysannes et de la population.

L’autonomie productive contre le capitalisme

En introduisant l’idée d’autonomie productive pour la production industrielle nous nous situons dans la continuité de l’analyse de la souveraineté alimentaire. En raison de la triple catastrophe sociale, écologique et démocratique à laquelle mène le libre-échange, nous disons que les mouvements sociaux en Occident, en Asie ou en Afrique peuvent aujourd’hui converger dans la logique d’autonomie productive de chaque région du monde. La relocalisation des productions est une nécessité. Cela ne signifie pas une fantasmagorique « autarcie », mais des circuits d’échanges courts, et la limitation des échanges longs à ce qui ne peut être produit localement.
L’autonomie productive implique de réduire la production aux besoins des populations, et donc de rompre avec le productivisme, entraînant la baisse du temps de travail et sortant de la logique du profit. C’est pourquoi l’autonomie productive de chaque région du monde entrave les intérêts des capitalistes. Elle ne peut advenir que contre eux, sous la pression des peuples et sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs.

Lulu (AL Nantes)

 
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