Ecologie

Antinucléaire : Le réseau prend l’eau !




Le Réseau Sortir du nucléaire, malgré des signes encourageants, reste diminué par des problèmes internes et d’orientation stratégique, alors que le front antinucléaire aurait besoin de toutes ses forces pour répondre aux défis actuels.

L’assemblée générale annuelle du Réseau s’est tenue les 19 et 20 janvier derniers à Reims, dans un contexte réclamant plus que jamais la mobilisation des troupes antinucléaires. Catastrophe de Fukushima toujours en cours, développement de l’EPR, multiplication et intensification de luttes écologistes, participation d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) à un gouvernement aux engagements écologiques complètement creux. Ce sont autant de fronts qui demandent une stratégie d’actions et d’orientations claire et ambitieuse. Malheureusement, nous en sommes encore loin au sein du réseau.

L’analyse du contexte sociopolitique était complètement absente des débats, notamment la question épineuse de la participation d’EELV à ce gouvernement pro-nucléaire. Les perspectives d’actions du réseau restent floues et plutôt gentilles (chaîne humaine, lobbying), alors que la répression contre les luttes écologistes s’intensifie.

renouveler le réseau

Même les mots d’ordre du Réseau sonnent parfois creux, comme son appel à la chaîne humaine le 9 mars, tournant autour de la « transition énergétique maintenant » et de « l’arrêt du nucléaire civil et militaire », sans aucune précision temporelle.

Trois ans après le début de la crise du Réseau, les divisions internes (politiques et personnelles) semblent toujours bloquer le fonctionnement de cet outil dont Alternative Libertaire a souvent rappelé l’importance. On peut cependant se féliciter de la reconnaissance croissante par l’AG des problèmes structurels du réseau (centralisation, professionnalisation, personnalisation) qui empêchent son évolution et entretiennent ce climat peu productif. Pour amorcer une réponse, l’AG a engagé le chantier de la régionalisation du réseau, même si les modalités en sont encore assez floues.

Les mots d’ordres devraient aussi se préciser à l’avenir, puisque l’AG a décidé de modifier la charte du Réseau pour y incorporer la demande d’une « décision immédiate pour une sortie urgente du nucléaire civil et militaire ». Ces éléments positifs laissent espérer que le Réseau puisse être sur la voie d’une récupération – certes lente – de la force de frappe et de mobilisation qui devrait être la sienne.

Heureusement, le Réseau n’est pas à lui seul la lutte antinucléaire. Les plus de 900 groupes qui le composent ne l’attendent pas pour mener leurs actions, qui se comptent par centaines chaque année. Et les groupes qui décident de sortir du réseau n’abandonnent pas la lutte pour autant, et n’hésitent pas à créer de nouvelles structures collectives pour coordonner leurs actions, comme la jeune Fédération antinucléaire (FAN) de Bretagne qui mobilise autour de mots d’ordre et pratiques plus radicaux. Espérons que le mouvement antinucléaire dans son ensemble convergera dans ce sens, pour faire pencher le rapport de force en notre faveur.

Jocelyn (AL Montreuil)

 
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