Aucune manœuvre ne nous fera renoncer !




Dans sa courte déclaration de vendredi 31 mars, Chirac a donné des informations contradictoires : il promulgue la loi sur « l’égalité des chances », mais il affirme qu’elle doit immédiatement être changée. Cette contradiction apparente cache une manœuvre : diviser et démobiliser le mouvement anti-CPE.

Aucune manoeuvre ne nous fera renoncer !
Tract fédéral AL avril 2006

 La période d’essai réduite à 1 an change peu de chose. Au lieu de risquer de se faire virer au bout de 23 mois pour se faire réembaucher 3 mois après, ce sera au bout de 11 mois. 12 mois de période d’essai, cela n’a toujours aucune justification.
 La façon d’organiser le "droit de connaître la raison de licenciement" n’est pas connue. Cela ne sera en rien une obligation pour le patron de justifier son licenciement. Donc impossibilité d’aller aux prud’hommes. On pourra toujours se faire licencier pour le simple fait de « déplaire » à son patron.

De plus, le combat contre le CPE n’est qu’un moment dans la lutte contre la précarité. Le CNE n’est absolument pas remis en cause, pas plus qu’aucune des autres formes de précarité, que ce soit dans le secteur public ou dans le privé. Les jeunes auront bonne mine d’échapper au CPE, pour subir, par exemple, le "CNE".

Les journées d’action ponctuelles mènent à l’impasse
La précarité cela n’a rien d’une fatalité, il s’agit d’un choix politique fondamental pour disposer d’une main d’œuvre docile et incapable de se défendre. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de richesses créées, par exemple en France, il faut remonter à la dernière guerre mondiale pour y trouver autant de misère. Face à cela, des journées d’action ponctuelles ne sont pas suffisantes. C’est seulement en touchant les capitalistes au portefeuille, en bloquant l’économie, que nous pourrons faire reculer les capitalistes. En mai-juin 2003, c’est enchaînant des « temps forts » et des temps morts que nous avons perdu la bataille sur les retraites.

Bien sûr, se contenter de proclamations en faveur d’une grève générale interprofessionnelle reconductible cela ne sert à rien non plus. Il faut concrètement poser des actes qui permettent de construire cette grève, sans se démoraliser parce que cela n’irait pas assez vite.

La grève générale, ça ne se décrète pas, ça se construit
Si journées ponctuelles de mobilisation il doit y avoir, elles doivent être utilisées pour construire un mouvement plus large. Parce que la lutte par procuration, ça n’existe pas !

 Partout, dans nos villes et nos quartiers, dans nos entreprises, il est nécessaire d’essayer d’organiser des Assemblées Générales le plus régulièrement possible, associant aussi bien étudiant(e)s, lycéen(e)s que salarié(e)s, pour organiser les actions d’information et de mobilisation, en explicitant la nécessité d’aller vers une grève générale reconduite jusqu’à la victoire.
 Partout, nous pouvons aujourd’hui multiplier les actions de luttes communes avec les étudiant(e)s et les lycéen(e)s. Perturbations, blocages, appels à des journées « villes mortes », en cherchant à avoir le maximum d’impact, tout cela va dans le sens de la construction patiente de l’épreuve de force nécessaire.
 Et au delà de l’organisation de la lutte, les AG peuvent aussi se saisir d’un autre débat aussi fondamental. La lutte contre la précarité ne peut se limiter à la remise en cause du CPE. Les AG, en se coordonnant, pourraient réellement se saisir de cette question et faire naître une plate-forme revendicative contre la précarité, à même de donner corps à une véritable alternative, pour briser la logique de régressions sociales imposées depuis trop longtemps par les capitalistes et les gouvernements à leur service.

Le régime est en crise N’attendons rien des partis de gauche

Ce régime qu’ils appellent la démocratie, qui veut imposer à toute la population une loi rejetée massivement, est à bout de souffle. L’opposition frontale entre les classes dirigeantes et la population sur les retraites, la Constitution européenne ou le CPE démontre amplement qu’il s’agit d’une démocratie factice. Non seulement on y gouverne sans le peuple, mais on y gouverne constamment contre le peuple ! Les capitalistes y sont tout, et les travailleur(se)s n’y sont rien. Et que, demain, le PS et ses satellites (PCF, Verts...) reviennent au pouvoir pour la énième fois n’y changera rien !

Ces institutions républicaines sont aujourd’hui frappées d’une crise de légitimité. Pour changer la société, il est dérisoire d’y participer. Au contraire, il est crucial de les remettre en cause radicalement, de remettre en cause leur caractère faussement démocratique.

L’enjeu c’est la mise en accusation globale du capitalisme, c’est la lutte pour la redistribution des richesses et du travail. C’est la reprise en main des moyens de production.
C’est le socialisme et l’autogestion.

 
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