CD Buenaventura Durruti par les éditions NATO




En l’honneur de l’immense leader anarchiste de la guerre d’Espagne ce double album tente avec bonheur de témoigner de ce qu’il fut, mais aussi de ce qu’il doit continuer de représenter. Deux disques donc, et un livret de 136 pages, foisonnant, en trois langues.

Les disques commencent avec la petite voix d’un petit garçon : « nous n’avons pas le moins du monde peur des ruines… ». Enchaînée à celle-ci, la voix cassée par l’âge d’un vieux militant en espagnol « Durruti fue un anarquisto exigente… » à quoi se mêle une sarabande clarinette et piano, mi-jazz, mi-tango. Le ton est donné à l’ensemble de l’album.

Des voix du passé mais sans nostalgie, ponctuent des morceaux de free jazz, raides et âpres, des reprises modernes de chants de la guerre d’Espagne, des fifres basques, la voix du sous commandant Marcos… des poèmes un peu ampoulés, un beau texte sur Ascaso, l’ami de Durruti. Plein de trucs, ça fourmille d’expérimentations et de petites perles.

Il y a quelque chose d’épique dans le ton de l’album, bien sûr, et de sombre. Mais aussi, on le comprend, notamment à travers certains textes du livret (celui d’Emma Goldmann entre autres), un regard tourné vers l’avenir. Car, au prétexte d’un projet musical et littéraire, il y a bien des morceaux modernes, énervés, insolents qui semblent dire : il est bien toujours question de dépenser cette énergie pour la révolution.

Bien joué les éditions Nato (avec un beau chat noir comme logo) !

Cuervo (AL Banlieue Nord-Ouest)

 
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