Chômage : Gard : organiser la solidarité




À l’initiative de Solidaires, une manifestation contre le chômage a eu lieu le 15 décembre à Nîmes. Occasion de mobilisation unitaire, elle est aussi un préalable à l’organisation de solidarités concrètes.

Faisant le constat d’un contexte de lutte de classe léthargique, Solidaires Gard fait la proposition, mi-octobre, à toutes les forces vives du mouvement social gardois, d’organiser une manifestation contre le chômage, la précarité, l’exclusion sociale et les licenciements.

Il s’agit, tout d’abord, de rompre la pesanteur d’une trêve sociale décrétée par les bureaucraties syndicales depuis l’avènement du gouvernement Hollande en signifiant que, le changement – le vrai – ne viendra que de la mobilisation des exploité-e-s eux-mêmes. Il s’agit, ensuite, de donner un écho local à la manifestation nationale des chômeurs et chômeuses du 1er décembre à Paris, dans un département qui a un taux de chômage de 15 %.

De réunion unitaire en réunion unitaire, cette initiative de manifestation prend forme au fil des semaines. La liste des participants s’allonge (CNT, Attac, Les Indigné-es, NPA, Gauche anticapitaliste, Alternatifs, Parti de gauche, FA, Alternative libertaire, Collectif des chômeurs des Cévennes…). Les diffusions de tracts et les collages se multiplient. Nous les ciblons en priorité devant les agences Pôle Emploi et dans les quartiers populaires.

Créer des dynamiques autonomes…

Samedi 15 décembre 2012, à 14h, nous sommes entre 200 et 300, à arpenter, sous un soleil radieux, les rues des quartiers les moins favorisés de Nîmes. Le mot d’ordre de la banderole unitaire en tête de cortège est explicite : « Organisons la solidarité et la résistance ». Bilan globalement positif malgré la faible mobilisation des habitantes et habitants des quartiers populaires.

Cette manifestation aura aussi été un vrai pari : faire vivre et construire une initiative boycottée délibérément par les grosses organisations traditionnelles du paysage social gardois à savoir l’UD CGT et le PCF, soit 50 à 70 % des forces militantes habituelles dans les manifs à Nîmes ou Alès. Cette donnée est importante : elle souligne l’importance de proposer des initiatives autonomes sans dépendre, systématiquement, du calendrier militant des « décideurs » du mouvement social.

Solidarités concrètes

Dans cette dynamique, un collectif unitaire sera prochainement créé. Les questions du droit à un logement digne et des expulsions de locataires feront probablement partie de nos priorités. Des réquisitions pourraient voir le jour. À Alès, ville où 500 personnes seraient en difficulté de logements, un collectif travaille déjà à la création d’un lieu d’accueil des familles en situation de grande précarité. La question des plans de licenciements et du soutien actif aux salarié-e-s en lutte, avec une actualité brûlante sur ce thème dans de nombreuses usines gardoises (Jalatte, Salins du midi entre autres), sera un autre axe de mobilisation.

Un dernier objectif pourrait être, enfin, le projet de création d’une Maison du peuple (sur le modèle des centres sociaux italiens ou encore de l’expérience à la fin des années 1990 à Paris de la Maison des ensembles). Cette Maison du peuple, centre social autogéré, lieu de convergence militante et ouvert sur le quartier, proposerait des salles pour les associations, syndicats avec des permanences juridiques, une salle de concert, la mise sur pied de cours d’alphabétisation et de soutien scolaire, une cantine populaire, etc. En un mot, un vrai projet alternatif à construire et surtout à affiner.

Jérémie Berthuin (AL Nîmes)

 
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