Collectifs gaz et huiles de schiste : Luttons contre la destruction de nos écosystèmes




En réponse aux mesures du gouvernement visant à exploiter les réserves de gaz et huile de schiste, de nombreux collectifs se sont constitués pour lutter contre ces exploitations et défendre les intérêts des habitantes et habitants.

Depuis le deuxième semestre 2010, le gouvernement a lancé des campagnes d’exploration des sous-sols visant à établir des plans d’exploitation des réserves de gaz et huile de schiste. Un peu partout en France, des collectifs se sont créés, visant à arrêter les campagnes d’exploration en cours et à empêcher les exploitations.

Celles-ci, initialement prévues le 15 avril, furent repoussées au 15 juin grâce aux actions de ces collectifs. Chacun de ces collectifs s’organise à l’échelle d’une commune ou d’une communauté de communes. Si la majorité est encore concentrée dans le Sud de la France, ils sont de plus en plus nombreux dans le Bassin parisien mais restent à développer dans le Nord et dans l’Est, comme en Lorraine où l’exploration a déjà commencé. Après une première rencontre nationale à Valence, la deuxième rencontre a lieu le 2 avril à Doue en Seine-et-Marne, et envisage de créer une association nationale et des commissions juridiques et techniques.

Beaucoup de collectifs privilégient l’action des citoyens en l’opposant à celle des partis politiques. Ainsi, pendant les rencontres, seuls les représentants des collectifs peuvent parler. Les partis politiques et les ONG ne sont présents qu’en tant qu’observateurs.

Méfiance à l’égard des partis

Hélas, José Bové ou Corinne Lepage se moquent bien de ces règles lorsqu’ils entendent s’adresser aux journalistes au nom de leurs mouvements.

Les collectifs s’organisent et se développent autour des principes de coopération volontaire et d’entraide, et travaillent à développer la collaboration entre les résidents et les institutions locales. Leurs modes de fonctionnement reposent sur l’idée que les communautés locales, territoriales ou régionales sont les mieux placées pour penser la qualité de vie des citoyens, puisqu’elles constituent les paliers de décision les plus proches des individus.

Si un enjeu de ces collectifs est de laisser aux personnes qui les composent le soin de décider des objectifs à poursuivre, on s’attarde en contrepartie sur les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. Ces principes de démocratie directe, seuls susceptibles de développer efficacement l’action des collectifs, montrent néanmoins certaines limites, que l’on peut espérer transitoires. À chaque réunion, on doit revenir en arrière pour intégrer les nouvelles personnes, et on débat à l’infini sur ce qui a déjà été dit et redit précédemment.

L’autre limite est un lien officiellement informel entre les collectifs reposant principalement sur le réseau internet et dégageant de fait des leaders objectifs : ceux et celles qui ont le pouvoir de l’information. Pour que les principes de démocratie directe et de prise de décision collective par la base puissent fonctionner et être respectés, la rédaction d’une charte et le respect des règles par toutes et tous est incontournable.

Des principes de démocratie directe

Parmi les différents fondateurs des collectifs, on retrouve beaucoup d’associations locales de défense de l’environnement, des environnementalistes radicaux, et des bio-quelques choses. Cela explique en partie la méfiance de nombre de ces collectifs à l’égard des partis politiques et l’importance des critiques à l’égard des professionnels de la défense de l’environnement, à savoir principalement Greenpeace et les Amis de la Terre. Pourtant, les collectifs font appel aux élus locaux et aux experts de ces organisations. Des représentants des partis politiques sont présents – le Parti de gauche (PG), Europe écologie-Les Verts (EELV) et le NPA – pouvant souvent fournir une logistique.

Alternative libertaire compte apporter tout le soutien possible à cette lutte contre la destruction des écosystèmes et des conditions de vie des résidants. Élisée Reclus disait que « l’anarchie est la plus haute expression car elle met en équilibre l’individu, la société et la nature ». Soyons nombreux lors du week-end de manifestations nationales contre l’exploitation des gaz et huiles de schistes des 16 et 17 avril.

Noël (AL Banlieue Nord-Ouest)

 
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