Crise : Des armes contre les licenciements




A l’heure où le nombre de licenciements économiques se multiplie, la doxa libérale nous présente cette situation dramatique comme « naturelle ». Face à cela, opposons des revendications fédératrices.

Depuis le début de la crise, on ne compte plus le nombre de faillites, de licenciements économiques et autres restructurations. Une fois encore les travailleurs et les travailleuses paient très cher une crise dont ils ne sont pas responsables. De nombreux conflits ont conduit les salarié-e-s dos au mur à des actions parfois radicales. Ainsi, les Continental, Goodyear et autres se sont battus durement, bien souvent pour des indemnités de départ convenables et pour leur dignité !

Les équipes syndicales de base ont été souvent bien seules à se battre. La riposte nécessite une argumentation structurée que le recentrage d’une bonne partie du syndicalisme français ne peut proposer. Ainsi, se battre pour une « bonne » indemnisation est bien, mais la question n’est-elle pas, en premier lieu, de préserver les emplois ? La question ne peut être éludée, même s’il faut rappeler que seul le rapport de forces et la capacité des travailleurs et travailleuses à se mobiliser peut changer la donne. L’inaction des confédérations syndicales et l’absence de revendications claires et offensives sur la question des licenciements sont donc particulièrement responsables du défaitisme ambiant.

Alternative libertaire, sans prétendre avoir toutes les solutions aux problèmes, propose quelques pistes de réflexion :

– remboursement des subventions publiques des entreprises qui licencient ;

– zéro dividende aux actionnaires des entreprises qui préparent des plans sociaux ;

– droit de veto des travailleurs sur les licenciements collectifs.

Il faut préciser que la CGT revendique un droit de veto suspensif des comités d’entreprise sur la question des licenciements. Mais pourquoi les CE et pas l’ensemble du collectif salarié ? Et pourquoi « suspensif » ? Le collectif des travailleuses et travailleurs n’est-il pas plus légitime que de lointains actionnaires pour décider de l’avenir d’une entreprise ?

La revendication du doit de veto n’est pas une solution miracle et nécessitera une mobilisation acharnée des travailleurs et des travailleuses pour l’arracher au gouvernement et l’imposer au patronat ! Mais elle est plus démocratique qu’une loi d’interdiction des licenciements qui remettrait le sort des salarié-e-s entre les mains de l’État. Pour autant, s’opposer aux licenciements n’est pas une fin en soi. Ce doit être une étape vers la reprise pleine et entière de l’outil de travail, la socialisation des moyens de production qui, elle seule, permettrait d’en finir avec l’arbitraire patronal et la tyrannie des marchés financiers.

Lulu (AL Rennes)

 
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