Dico Anticapitaliste : Qu’est-ce que “la base élèves 1er degré" ?




Chaque mois, un mot ou une expression passée au crible

Le premier maillon d’un ensemble de fichiers qui fliquent tous les enfants scolarisés : Affelnet (Affection des élèves par le net), Application école ouverte (Applieo), Environnements numériques de travail (ENT), le Livret de personnel de compétences et enfin, Sconet (Scolarité sur le net rebaptisé en 2012 « Siècle »)

Selon le Collectif national de résistance à Base-élève (CNRBE) dont font notamment partie le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM), ce fichier permet, dès trois ans, « l’immatriculation » et le suivi individuel des enfants. Dès trois ans, ça ne vous rappelle rien ? Toujours le même délire consistant à repérer (pour faire enfermer, parquer, éliminer ?) les enfants susceptibles d’être « déviants » et, très prosaïquement et immédiatement, sans-papiers.

Pour autant, tous les édiles locaux ne sont pas tout à fait « aux bottes » du pouvoir sur le sujet. Un enfant, c’est souvent plus mignon qu’un grand gaillard travaillant dans le bâtiment, et… force est de constatter que la perspective de constituer des fichiers de petits loups a fait bouger certaines lignes, y compris au sein même des organisations politiques. Ainsi, le CNRBE souligne que « depuis le mois de mai 2011 et la motion votée à l’Assemblée de Corse, les positions des élus se multiplient. Après les vœux du Conseil régional PACA et du conseil de Paris en juin 2011, trois nouvelles motions demandant l’arrêt du fichage de l’enfance ont été adoptées récemment par les Régions Midi Pyrénées, Pays de la Loire et Rhône Alpes ». Le site du CNRBE propose d’ailleurs une liste non-exhaustive de tous les bleds qui se sont opposés à BE1D.

Cette première fronde de l’Assemblée de Corse avait d’ailleurs été motivée par une décision du Conseil d’Etat du 19 juillet 2010, ayant décidé que « L’arrêté du 20 octobre 2008 du ministre de l’Éducation nationale, portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif au pilotage et à la gestion des élèves de l’enseignement du premier degré est annulé tant qu’il interdit expressément la possibilité pour les personnes concernées de s’opposer, pour des motifs légitimes, à l’enregistrement de données personnelles les concernant au sein de “Base élèves 1er degré” ».

Dernière étape en date, le vote du Conseil municipal de Bobigny – à forte majorité PCF – en septembre dernier, qui s’est prononcé contre l’utilisation de BE1D en se basant notamment sur la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et en « Considérant que la mise en place de cette base de donnée pourrait faire l’objet d’extraction et d’utilisation à d’autres fins que celles prévues. »

Tiens donc, et pourquoi diable ce type de fichier pourrait-il être utilisé ? Pour différencier les civilisations d’origine des élèves peut-être...

 
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