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SCRED CONNEXION : NI VU NI CONNU

Avec plus de dix piges dans
la musique, les quatre rappeurs Koma, Morad,
Mokless et Haroun sont une
référence : les premiers à
représenter Paname et à lui
donner ses galons. Leur dernier projet, Ni vu ni connu,
est un double album sorti en
février. À l’intérieur, il y en a
pour tout le monde, un peu
trop même diront certains.
On retrouve des couplets
tranchants sur des morceaux
comme Le poids des préjugés
ou Issue de secours. Mais la
Scred c’est aussi les instrus,
comme leur gimmick
« jamais dans la tendance
mais toujours dans la bonne
direction »
. Ce sont enfin des
rappeurs qui remettent à la
mode les pianos, à l’heure où
tous les MC’s veulent copier
les Cainris. Leurs thèmes de
prédilection : l’immigration
(Salut couzin), les injustices
(Justice pour tous), et évidemment le quartier. Alors
penses-y : « si niveau son un
jour t’es en chien, y’a la
Scred, recommandé par les
anciens ».

PIZKO MC : EL PROYECTO CARNEPERRO

Avant la France, Pizko Mc a
commencé à rapper en 1993
au Chili, en participant à des
concerts de soutien aux prisonniers révolutionnaires
(MIR, FPMR) ou au peuple
mapuche. En France, à partir
de 2005, il travaille avec
la K-bine et s’engage dans le
soutien à la Palestine, aux
détenu-e-s d’Action directe,
contre les bavures policières
ou dans le Forum social des
quartiers populaires. Pizko
Mc a sorti le 13 juin son premier album solo, forcément
engagé, El Proyecto Carneperro, moitié en français,
moitié en espagnol. Un
disque autoproduit enregistré
entre Santiago et Paris. Il travaille déjà à un prochain
album avec Ortega Dogo.

GAZA TEAM : PALESTINE, DON’T WORRY, GAZA TEAM IS BEHIND YOU

C’est après une tournée dans
les Territoires occupés en
2005 que l’artiste francoalgérien Naili, basé à Dunkerque, a initié le collectif rap
Gaza Team, et composé de
rappeurs gazaouis et français.
En 2008 il a sorti un album
nécessairement anticolonialiste, Palestine don’t worry
Gazateam is behind you.

Dans ses textes, le collectif
évoque la schizophrénie car-
cérale dans des Territoires
occupés où la mort s’est bana-
lisée. Les jeunes rappeurs du
collectif avouent avoir trouvé
dans l’écriture un refuge, et
dans la scène un exutoire pour
crier leur rage et leur espoir
de lendemains meilleurs.

CASEY : ENNEMI DE L’ORDRE

Pour Casey, le rap est « encore le dernier endroit où les
exclus, les laissés-pour-compte et les sans-voix peuvent
dire ce qu’ils vivent ».
Elle a
coréalisé l’album L’Angle
mort
avec Hamé, du groupe
La Rumeur. Dans Ennemi de
l’ordre
, elle met des mots là
où saignent les blessures causées par l’oppression étatique,
capitaliste et postcoloniale.
Ses textes témoignent d’un
sens acéré de la formule,
déterminé par la violence
sociale. Elle raconte le sort
des victimes de cette forme de
double peine que sont l’exploitation et le racisme (Travail de nègre). Plus généralement c’est la violence sociale
et policière régnant dans les
quartiers populaires qu’elle
décrit frontalement (Ennemi
de l’ordre, L’Exclu, Le Fusil
dans l’étui
). Dans nos histoires est hanté par la question
sociale et l’héritage obscur du
colonialisme français. La violence cinglante de ses propos,
bruts de décoffrage, montre le
malaise vécu par ceux qui
habitent dans les quartiers de
la relégation sociale – originaire de la Martinique, elle
réside au Blanc-Mesnil (93).

EKOUÉ : SOUS LES PAVÉS LA RAGE !

Cette compilation réunit en
une quarantaine de titres ce
que la scène rap hexagonal a
produit de plus dangereusement prémonitoire sur l’évolution de la situation sociale
en France : Kery James, 113,
Mafia k’1 Fry, et Ekoué du
groupe La Rumeur qui est à
l’origine du projet. Il tire un
constat : « Quarante ans
après Mai 68, tous les ferments d’une société au bord
de l’implosion sociale sont
réunis. »
Et d’évoquer les
révoltes de novembre 2005
ou la mobilisation populaire à
Dammarie-les-Lys en 2002-
2003. « Dans un tel climat de
criminalisation de la jeunesse
des quartiers pauvres, le rap
a son mot à dire ! »

MINISTÈRE DES AFFAIRES POPULAIRES : LES BRONZÉS FONT DU CH’TI

Débarqué en 2006 de
ch’Nord à coup de flow
d’prolos, de musette et d’électro hip-hop, les 5 saltimbanques ch’timis fils d’immigrés du Ministère des affaires
populaires (MAP) composent
un rap militant et festif. Dans
leur 2e album, sorti le 14
avril, le groupe dénonce la
politique d’immigration (La
chasse est ouverte)
ou chronique la correspondance de
deux frères relatant les injustices vécues de chaque côté de
la Méditerranée (Chouffou
ma sar)
. L’album est aussi
influencé par les deux tournées effectuées à Gaza et en
Cisjordanie (Palestine).

Noms et K. (AL Paris Nord-est),
Nico (AL 77), Franz B. (AL 93)

 
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