Édito : Complicités barbares




Une nouvelle fois la barbarie a frappé ; un nouvelle fois, elle a révélé le nom d’un assassin. Mais le suprémaciste blanc qui a tué 50 personnes musulmanes en Nouvelle-Zélande, à Christchurch, n’est pas un forcené qu’on puisse dissocier d’un contexte  ; il ne sort pas de nulle part.

Son meurtre était planifié, mis en scène sur les réseaux sociaux, justifié par écrit et, jusqu’au choix du lieu, tout montre que son acte obéissait à une stratégie. Celle d’un terrorisme d’extrême droite qui a déjà frappé de cette manière à Utøya (des sociaux-démocrates), à Pittsburgh (une synagogue), à Charleston (une église noire), à Munich (contre des migrant.es), à Londres et Québec (des mosquées).

Aux abords de la mosquée Al-Noor, à Christchurch.

Actes isolés ? Non : c’est le bras armé de cerveaux criminels. De ceux qui,
de Renard Camus à Gérard Colomb, font courir la peur du « grand remplacement ». De ceux qui construisent médiatiquement le « problème musulman »
à coups de couvertures infamantes ou en ouvrant grand leurs colonnes et leurs plateaux aux fascistes. De ceux qui, laissant mourir les migrant.es en mer et livrent les survivant.es à la torture des garde-côtes libyens, banalisent le meurtre et la déshumanisation. Toutes ces complicités barbares forment la même constellation de responsabilités.

De la lutte contre les racismes à celle contre les violences policières et fascistes, en passant par la construction de solidarités de classe et internationales, cette barbarie doit être combattue sans relâche.

Alternative libertaire le 25 mars 2019

 
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