Edito : vos gueules !




N’avez-vous pas eu comme des nausées ces derniers temps en écoutant la radio ou en regardant la télé ?

Une fois encore Nicolas Sarkozy a donné le la, et le Parti socialiste a accouru pour faire chorus. Après l’évocation par le candidat de l’UMP de la création d’un “ ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ”, Ségolène Royal n’a pas voulu être en reste en matière de patriotisme, cette “ religion des âmes médiocres ” que stigmatisait Romain Rolland. Tous et toutes au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, pour le lever du drapeau tricolore, la Marseillaise entonnée à plein poumons : voilà comment le PS et l’UMP voient la “ France de demain ” !

Cette campagne électorale achève ce mois-ci de se vautrer dans la nullité et l’imbécillité la plus consternante. Voilà bientôt arrivée la dernière étape de la lepénisation de la vie politique : le nationalisme assumé, revendiqué et érigé en “ projet ” politique.

Pendant que politiciennes et politiciens plastronnaient sur l’“ identité nationale ”, la directrice de l’école maternelle Rampal, à Paris 19e, était placée en garde à vue pour s’être opposée à l’arrestation d’un sans-papiers venu chercher ses deux petits-enfants à la sortie de l’école. L’opération policière avait déclenché une vive opposition des parents d’élèves présents. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est un instituteur, Florimond Guimard, qui risque trois ans de prison – et par conséquent l’exclusion de la fonction publique – pour s’être opposé à une expulsion.
Ces exemples d’attitude courageuse et solidaire montrent que la France n’est, heureusement, pas tout à fait à l’image de celle dont rêve Nicolas Sarkozy.

Ceux et celles que ces méthodes révoltent doivent savoir que, quel que soit le résultat de cette élection présidentielle, les rafles policières continueront. Les candidates et candidats, drapés dans leur patriotisme, n’ont cessé de réaffirmer leur volonté de maintenir la “ fermeture ” des frontières… et donc de condamner à la clandestinité une partie des gens qui vivent dans le pays. On n’a pas fini de voir les pandores se livrer à de telles pratiques. On n’a pas fini de leur opposer de tels actes de résistance.

Dans ce domaine comme ailleurs, le changement passera par la lutte !

Alternative libertaire, le 24 mars 2007

 
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