Octobre 2007

Etudiants et étudiantes, lycéens et lycéennes : sur la liste noire du gouvernement




L’obligation faite aux universités de quémander des financements privés est un processus de privatisation déguisée. Or plus le patronat finance l’éducation et la formation, plus il exige d’en contrôler le contenu pédagogique et les cursus. Tous et toutes ensemble, faisons échec à la loi Pécresse

Le gouvernement Sarko/Medef n’épargne pas les jeunes dans sa démolition sociale. Le 10 août dernier, profitant lâchement des vacances, une poignée de députés votaient la Loi Relative à l’autonomie des universités (LRU). Pour l’UMP il s’agit de saper les secteurs qui avaient résisté aux précédents gouvernements, afin d’imposer les réformes à venir : retraites, contrat unique, casse de la sécu…

Dans l’éducation, l’UMP fait d’une pierre deux coups : enterrer la contestation étudiante et lycéenne et accentuer la marchandisation du savoir.

L’éducation au service des intérêts privés

L’instauration d’un socle commun en première et terminale vise à marginaliser les cultures « non rentables » (philosophie, histoire...) et à valoriser la culture d’entreprise (management, communication...). Les nombreuses options qui étaient offertes au choix des lycéen-e-s sont aussi de plus en plus marginalisées.

On subordonne la pédagogie à la rentabilité en rendant les emplois du temps incohérents avec des cours le midi, des trous importants entre deux cours et certaines journées très longues, ainsi que des classes surchargées.

Le but des lycées ne sera plus de fournir des savoirs mais de former de la main-d’œuvre directement rentable et docile.

Pour l’Université le processus est largement avancé. Avec la LRU l’Etat n’a plus d’obligation financière envers les universités. Elles devront augmenter les frais d’inscription, excluant de fait une part importante d’étudiant-e-s, et se tourner vers des partenaires privés locaux pour assurer leur financement.

Ces derniers n’investiront pas gratuitement dans les universités : ils voudront contrôler le contenu des enseignements et se servir dans le vivier de main-d’œuvre gratuite (le milieu étudiant), adaptée aux besoins locaux et périssable (stages...). On imagine les incidences sur la recherche. Ainsi, quelles conséquences aura le financement de la recherche OGM par Monsanto, n°1 mondial des OGM ?

Cette réforme s’accompagnera d’une sélection à l’entrée de l’Université par la mise en place d’une orientation active visant à dissuader les lycéen-ne-s de choisir leurs filières post-bac, surtout pour celles et ceux n’ayant pas un bac général ayant pourtant toute leur place dans l’enseignement supérieur.

De tels projets ont déjà été combattus par les étudiant-e-s et lycéen-ne-s en 1998 avec la réforme Allègre, en 2003 avec les décrets Lang (LMD-ECTS) et en 2005 avec la loi Fillon. En réitérant les mêmes propositions, le gouvernement teste la capacité de résistance des étudiant-e-s et lycéen-ne-s, qui, si elle est faible, permettra d’accélérer les réformes et de porter plus gravement atteinte à nos conditions de vie et d’études.

La lutte paie !

Le mouvement CPE a montré que seule la mobilisation collective permettait de faire reculer nos dirigeant-es. Il est urgent de se réunir, de s’informer, s’organiser sur nos lieux d’études pour lutter et gagner ! La démocratie, l’égalité, la justice ne doivent pas rester des concepts creux d’éducation civique, mais au contraire devenir des pratiques qui se construiront collectivement par les luttes.

S’organiser pour décider ensemble de notre avenir, lutter contre une classe de politiciens et d’affairistes qui se remplissent les poches en vidant les nôtres, ça c’est démocratique !

Clash n°22 (novembre 2007)
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