Gaz de schiste : Un point de ralliement : « l’Appel de Lézan »




Du 25 au 28 août, sous le nom de Convergence citoyenne pour une transition énergétique, Lézan, dans les Cévennes, a accueilli une multitude de forums et de débats. Résultat : un appel à la convergence des luttes environnementales et sociales.

Chapiteaux, tentes et ateliers installés sur un vaste champ cévenol ont pu accueillir les 15 000 personnes mobilisées par les rencontres de Lézan à l’initiative des collectifs contre les gaz de schiste.

Le rassemblement était soutenu par les réseaux antinucléaires, des associations écologistes, les Faucheurs volontaires, les Objecteurs de croissance, les opposantes et les opposants à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), la Confédération paysanne, Attac et bien d’autres.

Un repositionnement stratégique du mouvement contre l’exploitation des gaz de schiste s’imposait, après le vote d’une loi interdisant la fracturation hydraulique... pour mieux permettre aux multinationales de relancer les forages dès que la mobilisation serait retombée.

C’est chose faite avec ce rassemblement. Les débats ont dérivé bien vite vers des questions de société plus globales : on s’est proposé de « se passer des banques et des grandes surfaces, voire même des politiciens », les participants ont affirmé qu’il « faut que l’énergie devienne un bien commun, que l’on s’oppose à la marchandisation du monde ».

Le dimanche, lors de l’assemblée générale, plus de 300 personnes ont adopté l’« Appel de Lézan », qui débute par des exigences en termes de démocratie directe et de séparation entre les pouvoirs financiers et les médias. Une transition énergétique est proposée – abandon des énergies fossiles, du nucléaire et des agrocarburants – pour aller vers la sobriété et une efficacité énergétique. La priorité serait mise sur les énergies renouvelables, la relocalisation des moyens de production, la reconversion des filières de l’agriculture intensive, des transports, du logement et de la grande distribution. Tout cela bien sûr dans le cadre d’un travail de convergence « avec le mouvement social et ses organisations ».

[*Calendrier international*]

Cet appel affirme la nécessaire convergence avec les luttes contre le nucléaire, les OGM, les incinérateurs et les agrocarburants. En bref, avec « toutes les luttes sociales et environnementales ». Il entend « inscrire [ses] mobilisations dans un calendrier international », contre le G20 (novembre 2011), le Sommet de l’Onu sur le climat (décembre 2011), le Forum alternatif sur l’eau (mars 2012) et le Sommet de Rio (juin 2012).

Ce rassemblement ouvre de véritables perspectives d’action, en particulier quand il affirme la nécessité de faire converger luttes environnementales et sociales ou quand il exprime des exigences d’une véritable démocratie.

Une contradiction ne doit toutefois pas être occultée : lors du rassemblement ont coexisté à la fois un rejet des politiciens et un appel aux élus... C’est typiquement ce genre d’équivoque qui peut mettre un mouvement en difficulté.

Le chemin pourrait être long pour construire la convergence souhaitée et de nombreux obstacles guettent, mais les militantes et les militants qui aspirent à une autre société ne peuvent négliger la dynamique de mobilisation du rassemblement de Lézan et un appel, au final, plein d’espoir.

Jacques Dubart (AL Agen)

 
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