Syndicalisme

Goodyear : les affrontements de Rueil-Malmaison en photo




Le rituel est connu : dès que les opprimé-e-s se révoltent, ils et elles sont qualifiés d’ « extrémistes » de « violents » et sont infantilisés par des journalistes. Les patrons voyous, les flics ripoux, les hommes ou femmes politiques corrompus n’ont pas droit au même traitement médiatique, loin de là !

Le 7 mars avait lieu une manifestation des salarié-e-s de l’usine Goodyear d’Amiens au siège de l’entreprise à Rueil-Malmaison, où se tenait un comité central d’entreprise sur l’avenir des 1 173 emplois concernés. Cela fait maintenant près de six ans que ces salariés vivent sous la menace d’une fermeture du site, ballotés par des promesses de reprise. Pression sur l’emploi, dégradations des conditions de travail, stress, sont leur lot quotidien.

La manifestation s’est rapidement transformée en affrontement avec la police qui a donné du tonfa, du flash-ball et du gaz lacrymogène. S’est ensuivi un déchaînement médiatique contre les syndicalistes de l’usine. Nombre de journalistes ont affiché leur mépris de classe. Le soir même, sur RTL, l’inénarrable Marc-Olivier Fogiel, sommait Mickaël Wamen, de la CGT de « condamner » cette violence. Peu avant, c’était Pascale Clark qui l’étrillait sur France Inter, qualifiant le comportement ouvrier de « belliqueux ». Cette attitude servile n’est pas sans rappeler celle de David Pujadas, qui avait rappelé à la loi Xavier Mathieu, militant CGT de l’usine Continental dans son journal télévisé.

Pourtant la colère des Goodyear est légitime. Comme est légitime la colère des milliers de personnes licenciées chaque mois, alors que les profits des grandes entreprises restent mirobolants. La violence c’est celle de ces patrons de leurs actionnaires qui jettent les gens dans la misère après avoir profité de leur travail jusqu’au bout. La violence c’est celle de la police toujours là pour défendre les riches et celle de la justice toujours là pour condamner les révoltés. Cette violence c’est la violence du capitalisme.

Reportage photo © Marieau/Krasnyi

Que fait le gouvernement « socialiste » face à cette violence ? Rien de plus, rien de moins que Sarkozy et sa clique. Goodyear, ArcelorMittal, Sanofi, PSA, Virgin : la stratégie est la même. On fait un peu d’agitation devant les caméras pour la communication gouvernementale, puis on savonne la planche aux salarié-e-s en lutte, et s’ils s’obstinent, on leur envoie les CRS, et on traîne les syndicalistes en justice.

Suite à la manifestation du 7 mars, la réaction du gouvernement a été de condamner les ouvrières et les ouvriers de Goodyear. Sur RMC et BFM-TV, le secrétaire du parti au pouvoir Harlem Désir, a déclaré sur un ton compassé « comprendre » leur réaction, mais « condamner les violences ». Pire le premier flic de France, Manuel Valls, a déclaré, entre deux coups de menton, que la justice serait saisie.

Les ouvrières et les ouvriers de Goodyear ont raison !
Contre les licenciements collectifs et l’arbitraire patronal :
 droit de veto des travailleuses et des travailleurs ;
 blocage des dividendes des actionnaires
 réquisition/autogestion des sites viables.

Alternative libertaire, le 11 mars 2013

 
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