Grève dans la culture : La bataille du Louvre




Depuis 2007, les travailleurs de la Culture sont en lutte contre les révisions. Ils ont réussi en 2008 à infléchir une partie des projets du Ministère de la Culture. Cette année, la grève reconductible a permis de faire reculer le gouvernement.

La mise en oeuvre de la RGPP (Révision générale des politique s publiques) ne se fait pas sans heurts. Malgré deux ans de lutte, une première phase de réorganisation a touché l’administration centrale. Maintenant, c’est au tour des Musées, des monuments, des DRAC (directions régionales de la Culture)... Mais les personnels de la Culture, soutenus par l’ensemble des organisations syndicales – CGT Culture, Sud Culture, CFDT Culture, SNAC FO...- , ne sont pas décidés à se laisser faire. Aujourd’hui, lutter contre la RGPP et les suppressions de postes, c’est défendre l’idée d’une Culture non-marchande, au service des usagers et participer à la lutte contre la privatisation des autres services publics (Poste, santé…).

Un nouveau visage de la fonction publique

La RGPP, initiée en 2007, aurait pour objectif de « faire mieux, avec moins ». Cela suppose des fusions d’administration et des réorganisations de service visant à ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux de fonctionnaires. Mais aussi à baisser les subventions publiques aux établissements, obligés alors de chercher des financements privés.
A cela, il faut ajouter d’autres mesures qui mises ensembles dessinent le nouveau visage de la fonction publique : possibilité de cumul d’emploi jusqu’à 48h par semaine pour les fonctionnaires, possibilité de faire appel à des intérimaires, de mettre en disponibilité d’office sans salaire, d’embaucher un fonctionnaire à temps incomplet... La plupart de ces mesures sont mises en place depuis l’été 2009, par le biais du vote de la loi de mobilité des fonctionnaires.

Grèves à Beaubourg et au Louvre

Suite à un audit commandé par le Premier Ministre visant à déterminer comment la RGPP serait appliquée à Beaubourg, les personnels du centre d’art contemporain se sont mis en grève reconductible le 23 novembre 2009.

L’intersyndicale, composée de tous les syndicats du ministère de la Culture, a ensuite proposé d’élargir le mouvement à l’ensemble des établissements du Ministère.

A la différence du précédent mouvement contre la RGPP, il a été décidé de ne pas s’orienter vers une stratégie alternant journées ponctuelles de grèves, occupations, blocages de caisses, rassemblements ou autres actions, mais de se lancer directement dans la grève reconductible.
Le mercredi 2 décembre, la grève était lancée sur l’ensemble du ministère. Orsay entre autre était fermé, le Louvre et le château de Versailles bien engagés dans la grève. Cela faisait sept ans que le Louvre n’avait pas été fermé pour grève. Cette fermeture a été entre autres rendue possible par le fait que les employé-e-s de la société de sous-traitance, qui gère les accès, se sont joints au mouvement de grève.
Mais l’administration du Louvre ne l’entend pas ainsi et n’hésite pas à ouvrir l’établissement durant l’AG de grève, provoquant alors des confrontations physiques entre visiteurs et grévistes. Le vendredi 4 décembre, les représentants syndicaux n’obtenant pas d’avancés décident alors d’occuper l’anti-chambre du cabinet du Ministre et sont évacués manu militari. Face à l’intransigeance du ministère, l’intersyndicale a alors décidé de maintenir la grève reconductible.

Situation actuelle

Le jeudi 10 décembre, il y a eu une réunion de négociation avec le cabinet du ministère. Cette réunion a conduit à une proposition de suspension de la RGPP jusqu’en janvier avec ensuite de nouvelles négociations entre le ministère et les syndicats. Tandis que la CGT et FO ont appelé à la suspension du mouvement, Sud Culture, et une partie du personnel qui n’a pas la même analyse de la situation, a continué pendant le week-end le mouvement dans un certain nombre d’établissements (BNF, Beaux-arts...). L’intersyndicale a alors acté la suspension du mouvement et de préparer des contre-propositions pour le début de l’année.

Finalement, un préavis a été déposé à la dernière minute pour tous les jeudis au Louvre à partir du 24 décembre. Et ce au moins jusqu’au 6 janvier, date à laquelle un préavis doit être reposé pour Beaubourg.

Vous pouvez soutenir les grévistes en envoyant un chèque afin d’alimenter la caisse de grève, à l’ordre de Sud Culture à l’adresse suivante :
Sud Culture
12 rue de Louvois 75002 Paris.

Irène (AL Paris-Nord-Est)

 
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