Forum du 20 mai

Historiens et syndicalistes débattent de la Charte d’Amiens




Samedi 20 mai, à l’occasion du centenaire de la Charte d’Amiens, Alternative libertaire organisait un forum « Syndicalisme et transformation sociale », autour de deux débats : un historique, un d’actualité. L’initiative a été un succès, puisque 150 personnes environ y ont participé sur l’ensemble de la journée.

Qu’a signifié la Charte d’Amiens pour le mouvement ouvrier français ? [1] Et que signifie-t-elle aujourd’hui ? Et d’abord, de quoi parle-t-on quand on évoque ce texte qui eut l’honneur de se voir gratifier de « Charte » - donc une « Constitution », presque un texte « sacré » ! - quelques années après son élaboration en 1906 au congrès CGT d’Amiens ?

Ce qui au départ n’était qu’une simple motion de mise au point sur les rapports entre syndicats et organisations politiques a été adopté par la confédération, sous l’impulsion des syndicalistes révolutionnaires qui pilotaient alors la CGT. Texte pragmatique, placé au service de l’action directe, il repose sur un postulat et une dialectique simples. Le postulat, c’est que pour éviter les guerres intestines, le syndicat doit rester indépendant des partis politiques. La dialectique, c’est la « double besogne » du syndicalisme : l’action revendicative immédiate (chère aux réformistes) nourrit le projet de renverser le capitalisme par la grève générale (thème cher aux révolutionnaires).

Le talon d’Achille de la Charte d’Amiens, et les années suivantes allait le montrer, est qu’elle pouvait être interprétée assez librement par les différentes parties, et que sa mise en application dépendait en réalité du rapport de forces entre réformistes et révolutionnaires.

C’est sur l’explication du contexte historique et des courants politiques s’affrontant à l’époque dans le mouvement ouvrier - pour lesquels ont pourrait s’amuser à trouver des correspondances au XXIe siècle -, que la journée a commencé.

Le débat historique

L’année précédant le congrès d’Amiens, et sous les auspices de la Seconde internationale, les cinq tendances socialistes qui jusqu’ici s’entredéchiraient se sont unifié(e)s et ont fondé le Parti socialiste section française de l’Internationale ouvrière (PS-SFIO). Dans cette SFIO cohabitent donc désormais cinq courants derrière leurs chefs de file respectifs : les « possibilistes » (réformistes les plus tièdes) de Paul Brousse ; les « blanquistes » fidèles à la figure du vieil émeutier Auguste Blanqui, derrière Édouard Vaillant ; les « allemanistes » (les plus ouvriéristes, les plus perméables aux idées libertaires également) de l’ancien communard Jean Allemane ; les « guesdistes » se réclamant avec rigidité de Karl Marx, derrière Jules Guesde ; le dernier courant est incarné par l’humanisme réformiste de Jean Jaurès, qui ne bénéficie pas de l’appui d’une tendance structurée, mais que son talent imposera peu à peu comme le leader naturel de la SFIO, au détriment des autres chefs.

De son côté la CGT, fondée en 1895, est dominée par trois grands courants, dont le principal est le courant syndicaliste révolutionnaire, fait d’une alliance entre anarchistes, allemanistes et blanquistes. Ce courant donne la primauté à l’action syndicale sur l’action parlementaire et est favorable au renversement du capitalisme par la grève générale. Les révolutionnaires dominent certaines des principales fédérations de la CGT (dans le Bâtiment, les Métaux, l’Horticulture, le Bijou...).

Le deuxième est le courant réformiste incarné par la fédération du Livre et celle des Cheminots, hostile à l’idée de grève générale.

Un troisième courant, plus marginal mais envahissant, est constitué par la fraction guesdiste qui dirige la fédération du Textile, avec Victor Renard. Les guesdistes sont hostiles à la grève générale et, s’ils n’osent pas militer ouvertement pour une subordination de la CGT à la SFIO, ils la souhaitent ardemment. Il est à noter qu’on trouve des affiliés à la SFIO dans chacun de ces trois courants ! Mais les guesdistes, par leur orthodoxie et leur arrogance caricaturales, font régulièrement l’unanimité contre eux [2]. Le congrès d’Amiens ne fera pas exception.

Au cours du premier débat, notre camarade Guillaume Davranche (AL Paris-Sud) a planté le décor de l’année 1906. D’une part, le 1er mai 1906, la CGT a échoué à lancer une grève générale pour l’obtention des huit heures de travail par jour. Les guesdistes pensent pouvoir s’appuyer sur les réformistes pour condamner cette « utopie anarchiste » et lui opposer le « réalisme » de l’action parlementaire. D’autre part, avec l’unification socialiste au sein de la SFIO, l’argument selon lequel le syndicat doit rester indépendant pour ne pas reproduire les divisions des socialistes peut sembler périmé. On peut noter l’analogie des débats d’hier et d’aujourd’hui : l’échec des luttes et le caractère novateur d’une possible « nouvelle gauche » justifieraient le dévoiement des mouvements sociaux vers l’action institutionnelle.

Mais la motion déposée par la fédération du Textile, qui proposait d’établir des rapports réguliers et officiels entre la CGT et la SFIO, allait au contraire provoquer l’irritation des congressistes. La contre-motion - qui deviendra la fameuse « Charte » -, présentée par les syndicalistes révolutionnaires, bénéficiera du ralliement des réformistes et recueillera la quasi-unanimité : 830 voix pour, 8 contre et 1 abstention.

Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Institut de recherche économique et sociale (IRES), et par ailleurs organisateur du colloque universitaire qui se tiendra en octobre à Amiens 3, a ensuite proposé un développement sur la postérité de la Charte d’Amiens dans le syndicalisme français, quelles que soient ses évolutions ultérieures. Quand les réformistes n’en retiennent que la sacralisation de l’indépendance syndicale (comme à FO), les communistes ont fait une interprétation bien à eux de la « double besogne », en la traduisant en une répartition des rôles entre la CGT et le PCF. Enfin, la CFTC s’est sentie obligée, après-guerre, de réfléchir à la nature de ses liens avec le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien).

Gérard Coste (AL Transcom) est revenu sur les trois idées fondamentales d’Amiens :
 l’unité ouvrière et syndicale : comment la faire, et comment la gérer ?
 le projet de société : le syndicalisme en a-t-il un ?
 la stratégie : le syndicalisme en a-t-il une pour parvenir à ce projet de société ? A chacune de ces trois questions, la CGT avait une réponse : l’indépendance, l’autogestion socialiste [3], la grève générale. Les syndicats, aujourd’hui, en ont-ils une ?

Guy Hervy, de l’Institut d’histoire sociale CGT (IHS-CGT) a, pour finir, exposé l’importance de l’héritage syndicaliste révolutionnaire et de la Charte d’Amiens dans la pratique contemporaine d’occupation et de reprise en main de l’outil de travail par les salarié(e)s. Sa conclusion sur le mouvement d’expropriation du patronat collabo et de contrôle ouvrier dans de nombreuses usines françaises en 1944-45, était aussi instructive qu’originale. Selon lui, les velléités autogestionnaires notables dans de nombreuses régions furent quasi inexistantes dans le Nord-Pas-de-Calais, fief du socialisme réformiste et guesdiste de jadis.

Réflexions nées du débat

Les interventions de la salle ont notamment porté sur le décalage qui peut exister entre le texte et la pratique, le texte étant d’autant plus sacralisé que la pratique s’en éloigne. Et, de fait, si la Charte d’Amiens est restée une référence jusqu’à nos jours, il est authentique que l’idée d’Amiens a été remise en cause dès 1908-1909, avec l’essoufflement de la stratégie « grève-généraliste ».

C’est parce qu’elle traversait une crise morale, de confiance en elle-même et dans l’action de la classe ouvrière que la CGT a, sans se l’avouer, progressivement infléchi son attitude envers le Parti socialiste. Rebutée par les calculs et les imprécations d’un Jules Guesde, elle se laissera amadouer par la faconde d’un Jean Jaurès. Plus fin que son ténébreux compère, Jaurès s’était empressé, après Amiens, de proclamer son attachement à l’indépendance syndicale, pour mieux désarmer les préventions des militant(e)s de la CGT. Cette rhétorique est aujourd’hui de mise pour tous les partis de gauche.

Sur cette question de l’autonomie du mouvement social et de l’indépendance, un point crucial fait souvent défaut dans la réflexion actuelle. Aujourd’hui, par le jeu du paritarisme et de la représentativité, les confédérations syndicales sont intégrées à l’appareil d’État, par la place que l’État leur réserve et leur dit d’occuper. Les thèmes, les rythmes des négociations sociales sont imposés par l’État et le Medef. L’Etat dit aux « partenaires sociaux » : « discutez de ce point et dans ces limites », ou consulte les syndicats pour la forme. Mais l’expression autonome des intérêts de classe à partir de la réalité du salariat n’est jamais le point de départ des négociations. Une façon de dire que la question de l’autonomie du mouvement social c’est aussi la question des rapports institutionnels avec l’Etat et le patronat.

L’actualité syndicaliste

L’exercice auquel le forum s’est essayé n’était pas facile. Ne pas faire une simple commémoration et essayer de montrer l’actualité des débats de 1906 dans les problématiques de 2006, le tout dans un cadre très ouvert. Ainsi AL avait fait le choix d’inviter des militant(e)s ayant des points de vue différents et même divergents sur la question. Six camarades avaient répondu à notre invitation, représentatif(ve)s de plusieurs courants syndicaux et politiques - AL, LCR, PCF, « gauche de la gauche », CNT, CGT, SUD, FSU. À notre regret il a manqué deux éléments à ce paysage : la FA et Force ouvrière.

Annick Coupé, de l’Union syndicale Solidaires, est intervenue sur la question des rapports entre partis politiques et mouvements sociaux. Elle a suggéré que la campagne contre le Traité constitutionnel européen (TCE) avait été un espace inédit de rencontre entre acteurs syndicaux, associatifs et politiques, et de « coélaboration » d’un projet antilibéral. Ainsi l’adoption d’une « Charte pour une alternative au libéralisme » [4], par les collectifs issus de la campagne contre le TCE, si elle ne constitue pas une « panacée », est un élément positif.

Sophie Zafari, de la FSU, a également évoqué l’exemple de la campagne contre le TCE, en invitant à renouveler le rapport entre syndicats et organisations politiques. Selon elle l’évolution de la société rend complexe l’identification des classes sociales. De même qu’il devient difficile selon elle de distinguer clairement le rôle respectif des partis politiques et des syndicats. La camarade a insisté sur l’indépendance de la FSU, constituée de courants venant du réformisme mais aussi du syndicalisme révolutionnaire, et a rappelé que la FSU avait contribué à la chute de plusieurs ministres socialistes, dont le tristement célèbre Claude Allègre.

Christian Mahieux, de la fédération SUD-Rail, a évoqué les difficultés de l’unité au plan national et international, dans le secteur du transport ferroviaire. SUD-Rail s’efforce de travailler de façon unitaire sur les deux tableaux. Au plan national, SUD-Rail a une politique d’unité avec les autres composantes (CGT, FO, FGAAC pour l’essentiel). Pour autant, « l’unité est un combat », et les implications internationales - dans ce secteur comme dans d’autres - sont omniprésentes. Ayant refusé d’approuver ses orientations, SUD-Rail est la seule fédération française à être restée à la porte de l’European Transport Federation (ETF), affiliée à la très libérale Confédération européenne des syndicats (CES).

Pour rompre son isolement au plan international, SUD-Rail construit donc un réseau syndical alternatif, avec d’autres fédérations ferroviaires venues de traditions syndicales diverses (anarcho-syndicalisme, syndicalisme révolutionnaire, « de base », « alternatif », etc.). Participent à ce réseau la CGT espagnole, la SAC suédoise, le SULT, la CUB et l’ORSA (trois fédérations italiennes), le LAB basque ou encore le RMT britannique. Ces différentes forces ont elles-mêmes un rapport très différent aux partis politiques. Par exemple le RMT a récemment rompu avec le Parti travailliste de Tony Blair... non pour revendiquer son indépendance, mais, dans une tradition très britannique, pour s’inféoder à un autre parti socialiste plus à gauche ! Le but de SUD-Rail est de réussir à mettre les travailleur(se)s en mouvement, que ce soit en travaillant avec des syndicats hostiles à la CES (au plan international) ou affiliés à la CES (au plan national).

Daniel Siegrist, de la fédération CGT-Banques, a expliqué le processus inédit de fusion, il y a deux ans, des fédérations CGT et CFDT dans le secteur bancaire. Après la trahison par la confédération CFDT des grèves de mai-juin 2003, la fédération des banques (oppositionnelle modérée) avait décidé la rupture. La perspective SUD ayant été abandonnée, c’est vers la CGT que les militant(e)s se sont tourné(e)s. La fédération CGT s’est donc autodissoute, et a été refondée en incorporant les syndicats venus de la CFDT. Evoquant la « vraie affaire Clearstream », le camarade a ensuite estimé nécessaire pour une fédération syndicale se revendiquant de la transformation sociale de réfléchir au rôle politique du secteur bancaire, peu médiatisé mais pourtant hautement stratégique dans le capitalisme.

Étienne Deschamps, de la CNT, a évoqué les pratiques de l’union locale CNT de Poitiers, qui tente de mettre en place une forme de « Bourse du travail » dans le secteur des services à domicile (assistantes maternelles, aides-ménagères, jardiniers, soutiens scolaire, gardes d’enfant, soutien informatique, personnes de compagnie, chauffeurs, cuisiniers, gouvernantes, secrétariat particulier...). Généralement les travailleur(se)s à domicile sont en relation avec la personne chez qui ils ou elles travaillent de trois manières. Soit il s’agit d’une relation « de gré à gré », dans laquelle la personne servie embauche directement l’employé(e). Soit l’employé(e) passe par un intermédiaire : une association ou une entreprise prestataire par exemple. L’enjeu de créer une « Bourse du travail » est de mutuelliser la recherche et la redistribution de l’emploi. Par ce biais d’une plate-forme de service, les salarié(e)s amenuisent la précarité du « gré à gré » tout en évitant la tutelle d’une association ou la ponction d’une entreprise.

Paul Degruelle, enfin, pour la fédération SUD-Étudiant, a parlé de la récente lutte contre la Loi d’égalité des chances, dont il a déploré que les médias et les organisations syndicales de salarié(e)s n’aient retenu que le CPE. Après avoir salué la mémoire des syndicalistes de 1906 Pouget, Monatte ou Delesalle, le camarade a brossé un tableau du syndicalisme étudiant d’aujourd’hui, et souligné l’importance de la dimension interprofessionnelle - mais aussi des valeurs anticapitalistes et autogestionnaires - pour une fédération comme SUD-Étudiant. Le camarade a conclu en espérant que les militant(e)s qui, cette année, ont vécu trois mois de lutte intense porteront davantage ces valeurs au sein de Solidaires.

Sachant que la campagne contre le Traité constitutionnel européen est le point d’appui de ceux et celles qui veulent une recomposition politique autour des « candidatures unitaires à gauche », une partie des interventions de la salle a rebondi sur la façon dont s’est faite cette campagne. Certains l’ont ressentie comme un « contre-modèle pour ce qui est des rapports entre partis et mouvement sociaux ». Les organisations syndicales auraient trop peu fait entendre un point de vue « de classe », s’alignant sur un contenu de la campagne trop « citoyen », principalement défini par la Fondation Copernic. Annick Coupé a contesté cette analyse, expliquant que Solidaires avait à cette occasion accompli un important travail théorique.

Notre camarade Thierry Renard (AL Transports-communications) a conclu sur la dangerosité du concept très en vogue de « coélaboration » politique entre partis, syndicats et associations. Si on fait les comptes, on comprend vite qu’il n’y aura pas de gagnant-gagnant. Selon lui, « la prétendue coélaboration (syndicats-partis- associations) pour un nouveau projet est en réalité la mise en place d’un groupe extérieur qui participe d’une nouvelle dépossession du débat démocratique interne aux organisations syndicales, et une soumission de ces organisations à des choix élaborés en dehors d’elles ». Cette « coélaboration » serait en réalité une opération dirigée vers les institutions étatiques et pas du tout un projet de transformation. On comprend très bien ce que des partis électoralistes ont à y gagner, mais pas du tout les mouvements sociaux. Selon notre camarade, ce qui menace aujourd’hui le mouvement syndical, c’est cette forme inédite de « dépossession ».

A l’approche de 2007, on a parfois l’impression que trop de militant(e)s des gauches syndicales ont moins la tête aux luttes qu’aux tractations pour la construction d’un petit courant électoral antilibéral à la gauche du PS. Dans ce contexte, le forum d’Alternative libertaire sur les cent ans de la Charte d’Amiens a pu jouer, nous l’espérons, un rôle de contrepoint idéologique, pour montrer qu’il y a bien un courant dans les mouvements sociaux qui refuse cette dérive. Comme l’a dit notre camarade sous forme de boutade : « Aujourd’hui, les communistes libertaires, dans le syndicalisme, cherchent en vain les partenaires allemanistes ou blanquistes avec qui défendre un syndicalisme indépendant et de transformation sociale ! »

Secrétariat de la branche Entreprises d’AL


Plus d’information sur la Charte d’Amiens

On peut aller sur : www.pelloutier.net. C’est actuellement un des meilleurs sites Web sur l’histoire de l’anarcho-syndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire, placé sous la figure tutélaire de l’anarchiste Fernand Pelloutier, secrétaire de la Fédération des Bourses du travail de 1895 à 1901, et un des « pères » du syndicalisme français. Réalisé par l’historien Anthony Lorry, il donne à lire de nombreux textes historiques, articles et correspondances introuvables ailleurs.


[1Cette charte est consultable, entre autres, sur le site www.solidaires.org.

[2Ce qui conduisait le secrétaire de la Fédération des Bourses du travail, Fernand Pelloutier, à dire ironiquement du parti guesdiste qu’« il faudrait l’inventer, s’il n’existait pas ».

[3Nous signalons pas la même occasion le Colloque international à Amiens, jeudi 12 et vendredi 13 octobre 2006 : « Cent ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs ». Notre camarade Thierry Renard y fera une intervention.

[4Le terme « autogestion » est anachronique en 1906, mais il correspond bien à ce que définit la Charte d’Amiens : « Le syndicalisme [...] considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale. » Rien à voir donc avec le socialisme d’Etat prôné par la SFIO.

 
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