Notre-Dame-des-Landes : Projet d’aéroport, zone à détruire !




Le ciel de Nantes manquait de trafic aérien. Le projet de Notre-Dame-des-Landes est « vert », labellisé Haute qualité environnementale. Et même s’il doit engloutir au passage une zone bocagère exceptionnelle, et menacer une cinquantaine d’exploitations agricoles, c’est écologique, on vous dit !

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes date d’il y a près de 40 ans. Destiné à désaturer et remplacer à terme celui de Nantes-Atlantique, il sera situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Nantes et aura pour principaux objectifs le développement du Grand Ouest et son intégration aux échanges internationaux.

Pour faire passer la pilule, on invoque que le projet est labellisé Haute qualité environnementale (HQE). Mais on imagine évidemment l’impact environnemental qu’aura un tel amas de tarmac et de béton.

La Zad (Zone d’aménagement différé, ou « Zone à détruire ! ») a été créée en 1974 et s’étend aujourd’hui sur 1.750 ha. Tout d’abord mis en veille lors de la crise pétrolière des années 1970, le projet est relancé dans les années 2000, et enfin déclaré d’utilité publique en 2008 ! C’est le groupe industriel Vinci qui s’est vu attribué en 2010 sa réalisation. Son coût s’élèvera à environ 550 millions d’euros. Il sera financé à 46% par des fonds publics : les collectivités participeront à hauteur de 115,5 millions d’euros, l’État financera 138 millions d’euros, et Vinci n’aura plus qu’à débourser 302 millions d’euros de sa poche. Les travaux devraient commencer en 2013. Et la mise en service de l’aéroport est prévue pour 2017.

Unanimité contre le projet

On dénombre aujourd’hui une trentaine d’associations et de mouvements politiques s’opposant au futur aéroport. Parmi les principaux, on trouve l’Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport (Adeca) créée en 1973, et l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa) créée en 2000. Cette dernière compte aujourd’hui plus de 3 000 adhérents, et a lancé une pétition contre l’aéroport (18 400 signatures). Également présents dans cette lutte, diverses organisations politiques – Greenpeace, Attac, la Confédération paysanne, Les Alternatifs, Les Verts, le NPA, Sortir du nucléaire... Un collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport s’est également formé en juin 2009. Il compte aujourd’hui plus de 500 membres.

Commencée dès 2000, la lutte n’a fait que s’amplifier : quatre ans plus tard, les opposants s’organisent en créant la Coordination des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et remportent leur première victoire en bloquant les forages sur le site en 2005.

Amplifier, diversifier la lutte

Les années suivantes les mobilisations se diversifient : fresque humaine, rassemblement de tracteurs, festival Le Plancher des Vaches... En août 2009, c’est le camp Action climat qui se monte et ce sont près de 200 manifestants qui investissent l’aéroport de Nantes, occupant des maisons situées sur la Zad. Cette année, en février , environ 70 personnes squattaient sur la Zad. Ils sont aujourd’hui une centaine. Le 7 mai un terrain a été défriché pour y créer une ferme maraîchère collective, Le Sabot. Il vise la souveraineté alimentaire du site. Enfin, le 16 juin, près de 200 personnes, dont de nombreux agriculteurs de la Confédération paysanne, ont manifesté devant la Chambre d’agriculture de Nantes.

Le combat continue aujourd’hui avec un appel national pour 3 jours de résistance, les 8, 9 et 10 juillet, lancé par la coordination des opposants au projet d’aéroport. Nous sommes invités à venir débattre autour des thèmes suivants : climat/énergies, terres agricoles/souveraineté alimentaire...

Mimi et Alex (AL Nantes)

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