Nucléaire : Derrière l’EPR, un Tchernobyl potentiel




Le réacteur EPR construit sur la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) pose « un sérieux risque d’accident majeur » de « type Tchernobyl » selon le réseau Sortir du nucléaire.

Le 8 mars, le réseau Sortir du nucléaire organisait, place de la Colombie à Paris, une conférence de presse sous haute surveillance : contrôle par les CRS à l’arrivée de la délégation à 9 heures, puis prise de parole sous l’œil d’une douzaine de policiers caparaçonnés.

C’est que le réseau révélait ce jour-là des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF, démontrant que la conception du réacteur de troisième génération EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Le réacteur EPR construit sur la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) pose « un sérieux risque d’accident majeur » de « type Tchernobyl », a estimé le réseau. « Il semble [...] que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère », a conclu le comité d’experts chargé par le réseau associatif d’étudier ces documents. Ces huit documents internes du groupe EDF, datés de 2004 à 2009, révèlent, selon le réseau, que « l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux. […] Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (ESG) », servant à modérer la réaction nucléaire.

Le Tchernobyl Day mobilise

Du risque d’« incident majeur », il a encore été question le 26 avril, dans le cadre du Tchernobyl Day : plus de 200 actions ont été organisées, en France et à l’étranger, comme chaque année, pour mettre en lumière la catastrophe sanitaire qui dure depuis vingt ans en Biélorussie. Toute la région est durablement contaminée. La radioactivité est invisible, mais elle reste mortelle pendant plusieurs générations. Depuis vingt-quatre ans, les autorités internationales, et en particulier l’OMS, n’apportent aucune vraie réponse aux populations touchées. La catastrophe continue.

 
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