Plans sociaux : Destructions d’emplois en cascade




Les suppressions d’emploi reportées à l’après-élections tombent en ce moment en cascade. Dans tous les secteurs, les patrons annoncent départs volontaires, plans sociaux et restructurations. Un beau jargon pour parler de mises au chômage.

On le savait déjà, quelques fuites avaient mêmes été divulguées par François Chérèque de la CFDT : le gouvernement Sarko-Fillon avait donné consigne à divers grands patrons de grandes entreprises de différer à l’après-élections leurs plans de licenciements.

Depuis, il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait une annonce de plans de licenciements ou de fermetures d’usines dans divers secteurs, en particulier l’automobile et l’agro-alimentaire, poursuivant en cela une restructuration capitaliste des activités dans le cadre de la compétition internationale. Facteur aggravant, la crise financière n’arrange rien. La fonction publique n’est pas en reste avec la poursuite de la RGPP (quoiqu’en disent les « socialistes »), c’est-à-dire la baisse continue du nombre de fonctionnaires et par voie de conséquence la désorganisation volontaire et assumée de ce qu’il reste de services publics non soumis au règne de la rentabilité.

En lieu et place du changement annoncé, des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses du privé et du public vont continuer à subir une plongée dans la précarité et l’incertitude du lendemain.
jusqu’à la victoire

Pour contrer ce constat attentiste qui ne peut nous mener qu’à une poussée des réactionnaires de tous poils, les organisations syndicales et politiques qui se réclament de la défense des conditions de vie du monde du travail ont des responsabilités fondamentales dans la période actuelle : celles entre autres de créer toutes les conditions pour que les travailleurs et travailleuses se défendent et luttent jusqu’à la victoire.
Les communistes libertaires entendent dans la situation présente œuvrer à l’unité syndicale sur des bases de lutte, impliquant tous les travailleurs et travailleuses, quelques soient leurs statuts, pour mener les bagarres qui s’imposent. C’est une des conditions pour se mettre en mouvement dans les boîtes. Cette unité syndicale doit se faire dans l’entreprise comme sur le territoire en associant la population. Elle doit se mener du syndicat d’entreprise jusqu’à la fédération.

D’autre part, il importe de mener la bataille sur le terrain revendicatif. La question du pouvoir dans l’entreprise doit pouvoir être posée. C’est à partir de là que nous pouvons envisager des contre-propositions, car émanant de la légitimité des travailleurs et travailleuses à décider eux-mêmes de ce qui les concernent au premier chef : leur travail et leurs conditions de vie dans une société fondée sur la valeur marchande des hommes et femmes.

En ce sens, nous proposons dans les luttes que les salariés aient un droit de veto sur les licenciements comme sur tout ce qui concerne l’organisation du travail, la réquisition des entreprises qui ferment, le blocage des dividendes des actionnaires. Ces mots d’ordre doivent pouvoir être explicités et popularisés avec comme boussole affirmée la prise en main de l’économie par les exploités.

En ce sens, nous ne défendons pas comme perspective la défense de l’emploi… des salariés par les capitalistes. Nous défendons le droit à l’existence et à la dignité des hommes et des femmes dans la société capitaliste et donc la lutte déterminée pour la renverser, condition d’un droit à l’existence garanti pour chacun et chacune. Cette précision est importante. Au moment où le capitalisme néo-libéral bât de l’aile et nous mène droit dans le mur, il est vain d’épouser un de ses concepts clés, l’emploi et son corollaire l’employabilité, c’est-à-dire la soumission des salariés à la loi de l’offre et de la demande.

Ermon (AL Lorient)

 
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