Convergences : Se regrouper pour avancer, pas juste pour se réchauffer




Dans la gauche du syndicalisme, plusieurs tentatives d’appel et de regroupements ont essayé de faire bouger les lignes. Faute d’un con­texte porteur, elles n’ont pas décollé, mais ont posé des jalons.

Depuis 2016, beaucoup d’appels à l’unité et à l’action ont été produits, témoignant de l’exaspération de militantes et militants frustrés par l’inaction et de la difficulté à créer les conditions de l’action au niveau nécessaire. Hélas, aucun d’entre eux n’a produit l’effet escompté.

Passons sur les efforts de la Fondation Copernic dont les productions, quelle qu’en soit la qualité, n’ont pas de retentissement réel dans le corps syndical. En 2016, c’est l’appel «  On bloque tout  » qui restera en mémoire, constituant un éphémère et impuissant réseau de syndicats dont l’objet clairement affiché était d’aider à mener le débat sur la nécessité d’une grève nationale interprofessionnelle reconductible.

L’appel «  On bloque tout  » mettait en avant l’importance de mobiliser les collectifs militants dans l’unité la plus large et se refusait à construire un outil fractionnel. Il en reste des relations de confiance ­tissées qui pourront resservir.

En 2017 c’est le collectif Front social qui a occupé ce terrain. Localement, il a permis la construction de quelques regroupements militants mais n’aura pas réussi à démontrer la validité de son discours selon lequel les travailleurs et travailleuses n’attendraient qu’un signal pour se lancer dans une action résolue, jusque-là entravée par l’inertie des directions syndicales.

Le phénomène des «  cortèges de tête  » a lui aussi attiré parfois des militantes et militants syndicaux qui se déses­pèrent des manifestations où dominent voitures, ballons et mojitos. Dans quelques villes, des rapprochements ont été possibles entre les anima­trices et animateurs de ces cortèges et certaines structures syndicales. Au plan national, depuis l’opération «  Chasse aux DRH  », se maintient un réseau de débat et d’action entre syndicalistes et acteurs de l’autonomie. Mais tout cela ne concerne qu’un ­cercle très restreint de militants et de militantes.
Nous retiendrons enfin que, surtout en 2016, la mise en place d’AG interprofessionnelles et intersyndicales a permis de construire localement des actions fortes, des solidarités ­utiles.

Si des militants et militantes d’AL se sont engagé.es dans toutes les tentatives de rassemblement pour l’action évoquées précédemment, disons clairement que ces AG locales restent notre boussole stratégique, préfigurant le nécessaire comité de grève local, autogéré, pour le jour de «  la générale  ». Nous parlons bien là d’assemblées générales rassemblant des grévistes et voulant renforcer la grève et l’élargir. Par souci de démocratie sociale et ouvrière, elles doivent reposer sur des assemblées générales tenues dans les entreprises, au plus près des services.

Extrait de la coordination fédérale d’AL (janvier 2018)


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