Janvier 2011

Tunisie : la révolution n’est pas finie !




Le peuple tunisien s’est soulevé pendant un mois et a réussi à faire tomber Ben Ali. Le dictateur et ses
proches se sont enfuis. C’est une immense victoire pour toutes celles et tous ceux qui défendent la liberté
et c’est aussi un exemple et un grand espoir pour les peuples du Maghreb ou du Moyen-Orient
qui continuent à vivre dans des dictatures.

Soutenons la lutte du peuple tunisien !

Mais la révolution n’est pas finie
et le parti politique de Ben Ali (le « 
Rassemblement Constitutionnel
Démocratique » ou RCD) est toujours
bien en place au parlement.
Le « nouveau » premier ministre
(Mohamed Ghannouchi) était déjà
le premier ministre de Ben Ali et il y
a six anciens ministres de Ben Ali
dans le « nouveau » gouvernement.

Du coup, quatre représentants des
partis d’opposition, qui étaient entrés
au gouvernement pour faire
croire à la démocratie, ont démissionné
pour dénoncer cette farce.
Mardi 18 janvier, plusieurs milliers
de personnes ont manifesté à Tunis
et dans tout le pays en criant « RCD
assassins » pour protester contre
ce gouvernement qui se fout complètement
du peuple.

Les Tunisiennes et les Tunisiens
ont bien compris que la vraie révolution
ce n’était pas de remplacer
un tyran par un autre mais qu’il fallait
se débarrasser de tous les tyrans
pour redonner enfin la parole
au peuple. Contre les politicards qui
essaient de confisquer sa victoire, le
peuple tunisien continue de descendre
dans la rue pour demander
un vrai changement.

Chasser Ben Ali pour se retrouver
avec Mohamed
Ghannouchi à sa place,
c’est comme chasser Sarkozy pour
se retrouver avec Fillon : ce qui
compte ce n’est pas la personne qui
est tout en haut mais c’est tout le
système qui est derrière.

Le vrai changement, ce serait que
le peuple s’organise par lui-même
et qu’il contrôle vraiment la politique,
sans laisser une poignée
d’hommes politiques ou un parti
décider à sa place. Il ne faudrait pas
non plus que des fanatiques islamistes
décident eux-aussi de
prendre la place du peuple mais ils
ne pèsent pour l’instant pas grand chose
face à la révolte populaire.

La révolution n’est pas finie, car
les problèmes qui ont fait descendre
les Tunisien-ne-s dans la rue
sont toujours là : pauvreté, chômage,
corruption, etc… Pour régler
tous ces problèmes, il ne suffit pas
que le gouvernement soit remplacé
par un autre, il faut une vraie redistribution
des richesses et un vrai
contrôle populaire de l’économie.

La France et Ben Ali

Sous le prétexte de défendre les « 
intérêts de la France au Maghreb »,
c’est-à-dire de maintenir l’influence
française dans ses anciennes colonies,
les hommes politiques de
l’UMP comme du PS ont toujours
soutenu la dictature de Ben Ali. En
plein soulèvement du peuple tunisien,
Michèle Alliot-Marie, ministre
des Affaires étrangères, a proposé
une « coopération sécuritaire » de
la France pour aider Ben Ali à mater
les manifestant-e-s. Est-ce que les
dirigeants politiques vont encore
continuer longtemps à nous faire
croire que la France est le « pays des
droits de l’Homme » ?

Que ce soit à l’intérieur du pays
avec les Rroms et les sans-papiers
ou à l’étranger avec leur politique
cynique qui pue l’impérialisme et le
colonialisme, nos « représentants »
nous montrent bien ce que les
droits de l’Homme veulent dire pour
eux… Alors en France comme en
Tunisie, il y a une vraie révolution à
faire pour en finir avec des dirigeants
pourris par le pouvoir et
mettre en place une vraie démocratie
contrôlée par le peuple.

Clash (janvier 2011)
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