Histoire

Éducation : Les universités populaires




Les premières Universités populaires, conçues comme un endroit où les ouvrières et ouvriers peuvent venir écouter des conférences ou des cours de culture générale, et ce gratuitement, naissent « dans le sillage de l’Affaire Dreyfus » [5].

Leur objectif est de diffuser le savoir à plus grande échelle. À la différence des Bourses du travail, elles ne proposent pas de cours pratiques ou professionnels  ; il n’y a pas non plus d’examen pour obtenir un diplôme. Elles se démarquent des conférences données dans les universités dans le sens où l’orateur ne dispose pas d’une tribune  : il se trouve au même niveau que celles et ceux qui viennent l’écouter mais également discuter avec lui.

La première Université populaire est créée en avril 1898 à Paris.

Elle est imaginée par le sculpteur sur bois et typographe Georges Deherme (1870-1937), aux idées libertaires à l’origine (il s’en éloigna vers 1894 [1]), et un groupe d’ouvriers de Montreuil-sous-Bois auquel se joignent des intellectuels dont le républicain Gabriel Séailles (1852-1922), professeur de philosophie en Sorbonne et l’un des fondateurs de la Ligue des Droits de l’Homme [2].

Cette première initiative prend pour nom Coopération des idées, qui est le titre de la revue mensuelle de sociologie positive fondée par Deherme  [3].

Les Universités populaires rencontrent un grand succès comme en témoigne leur développement fulgurant dans la première décennie du xxe siècle (en 1914, il en existe 230 en France).

Certaines sont à l’initiative de militants anarchistes, telle celle de Grenoble fondée en 1907 par Charles Guinet (né en 1861) [4].

Malgré une volonté d’offrir une éducation émancipatrice au monde ouvrier, un écart se creuse entre les attentes ouvrières et les orateurs, davantage habitués à intervenir auprès d’un public étudiant et ne parvenant pas toujours à adapter leurs cours à un public diversifié.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale met un coup d’arrêt net au développement des Universités populaires, qui renaitront sous d’autres formes au sortir de la guerre.

Céline (UCL Lyon)

[1Jean Maitron, « DEHERME Georges », Le Maitron, Maitron.fr/spip.php ?article108756.

[2Hugues Lenoir, « Brève histoire des Universités populaires », 8 mars 2014 : Hugueslenoir.fr/breve-histoire-des-universites-populaires/.

[3Laurent Dartigues, « L’Université populaire. Partie 1 : Retour sur une histoire à écrire », Carnets Vagabonds, 17 juin 2012, Doi.org/10.58079/orq6.

[4Yves Lequin, Rolf Dupuy et Marianne Enckell, « GUINET Charles, Antoine », Le Maitron des anarchistes, Maitron.fr/spip.php ?article153678.

[5Christian Verrier, « Une brève histoire des universités populaires », Ufr-sepf.univ-paris8.fr/une-breve-histoire-des-universites-populaires

 
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