Communiqué UCL

A Romans-sur-Isère et ailleurs : les fascistes veulent terroriser la population




Depuis l’assassinat de Thomas Perotto le 19 novembre dernier lors d’une rixe à Crépol (Drôme), l’extrême droite s’est emparée du sujet pour imposer dans l’espace médiatiques son discours. Comme lors du meurtre de Lola, elle cherche à récupérer le moindre fait divers pour nourrir sa vision raciste de la société. Cette fois encore, cette récupération politique s’est accompagnée de mobilisation de rue de la part des groupuscules fascistes.

Ces derniers jours, des milices fascistes sont descendues dans les rues. Le 25 novembre, à Romans-sur-Isère, environ 80 néo-nazis armés venus de toute la France, hurlant des slogans islamophobes, ont tenté de pénétrer dans le quartier populaire de la Monnaie d’où seraient originaires les supposés agresseurs de Thomas. S’ils ont été mis en déroute par la police et par les habitante⋅s du quartier, cela ne doit pas occulter le fait que les nervis d’extrême droite se sont sentis suffisamment en confiance pour tenter le coup de poing loin de chez eux.

Ailleurs en France (Rennes, Lyon, Strasbourg, Paris…), nous avons assisté aux mêmes types de mobilisations. À Lyon, une centaine de fascistes ont défilé dans le centre-ville lundi 27 novembre derrière une banderole « L’immigration tue » deux semaines après avoir attaqué une conférence sur la Palestine.

Le 18 décembre dans la rue !

Alors que ces milices s’organisent, paradent dans nos villes et commettent des agressions racistes dès qu’elles en ont l’occasion, nous assistons à l’effondrement continu des barrières qui séparaient les groupes d’extrême droite les plus violents du reste de la droite supposée républicaine. Eric Ciotti, le président des Républicains, a ainsi refusé de condamner les agissements de ces groupuscules à l’œuvre à Romans-sur-Isère. Dans les médias, le narratif des militants fascistes a pris une place importante : le sujet central n’était plus le défilé violent et raciste mais les pseudo agressions de « manifestants » par des jeunes du quartier. L’attaque au couteau qui s’est déroulée le samedi 2 décembre à Paris sera-t-elle aussi l’occasion pour l’extrême droite de s’emparer d’un nouveau fait divers pour poursuivre sa stratégie d’augmentation des violences racistes et de la montée de l’islamophobie ?

La dédiabolisation progressive de l’extrême droite s’accélère sous nos yeux et ne concerne plus seulement les partis politiques comme le Rassemblement national et Reconquête !, accueillis lors de la marche soi-disant « contre l’antisémitisme » organisée par la majorité, mais aussi ses franges les plus violentes.

Face à la montée de la violence fasciste, nous savons que nous ne pouvons rien attendre de l’État. Il est nécessaire que notre camp social s’organise pour faire face à la menace fasciste en renforçant l’auto-défense populaire et les luttes antiracistes. Toutes les initiatives sont bonnes à prendre : organisation d’événements publics comme le Forum Social Antifasciste de Lyon, renforcement de VISA, constitution de collectifs antifascistes locaux…

À court terme, l’UCL appelle à se mobiliser massivement le 18 décembre prochain en soutien aux exilées et contre la loi Darmanin.

Union communiste libertaire, le 3 décembre 2023

 
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