Sommet de l’Otan : Strasbourg outragée, Strasbourg brisée, Strasbourg martyrisée mais…




Près d’une trentaine de chefs d’État se sont donné rendez-vous à Strasbourg le 3 et 4 avril pour préparer les futures guerres pour le contrôle des ressources de la planète et essayer de redresser la barre en Afghanistan, où l’Otan s’enfonce inexorablement... Ayant pris leurs habitudes, ces gens ont placé Strasbourg sous occupation, histoire d’éviter toute tentative d’expression divergente.

À l’heure où la France s’apprête à prendre une place prépondérante au sein de l’Otan, l’enjeu est de redorer son blason, avec toute la com’ symbolique, franco-allemande, avec poignée de main sur le Rhin, etc. Mais une partie importante de la population se rappelle des décès réguliers de soldats en Afghanistan et ne croit plus au mythe de la guerre humanitaire ou de « l’armée de la paix et de la démocratie »… Il faut donc que ce sommet se passe bien pour Sarkozy, et les autorités mettent le paquet pour éviter toute contestation.

La moitié nord de Strasbourg et tout le centre ville seront donc réservés à l’Otan, les habitantes et les habitants étant priés de partir en week-end, ou de se faire faire des badges pour pouvoir passer les check-point et rentrer chez eux. Des dizaines de milliers de personnes ont reçu des courriers leur demandant de prouver leur identité (avec numéro de pièce d’identité) et leur adresse, ainsi que celles des éventuels invités. De même, les entreprises et administrations doivent fournir identités et coordonnées de leurs employé-e-s s’ils souhaitent pouvoir se rendre sur leurs lieux de travail.

Certaines personnes, peut-être des suspects, reçoivent la visite de policiers, chargés de vérifier sur place l’exactitude des informations. D’ailleurs, quand ces policiers n’hésitent pas à critiquer la politique sécuritaire de Sarkozy, on peut supposer qu’ils cherchent à repérer tout de suite les éventuels « gauchistes » qui se cachent dans ces quartiers-là ! La phobie des foules de nos chefs d’État est telle, qu’ils ont tout simplement fermé 17 établissements scolaires du centre ville !

Querelle autour du parcours de la manifestation

Le contre-sommet va donc se tenir dans la dernière zone libre de Strasbourg : au sud. Mais même là, les autorités entendent mettre un maximum de bâtons dans les roues des anti-impérialistes ! Le village alternatif doit se tenir dans le quartier du Neuhof, tout à fait au sud de l’agglomération strasbourgeoise. Le parcours de manifestation du samedi 4 avril proposé par la préfecture se trouve dans la zone industrielle du port du Rhin, entre forêts et usines, plus ou moins en friches. Bref : le désert ! Comment penser que des personnes qui viennent d’Allemagne, d’Italie, de Turquie ou de plus loin, accepteront de se cacher dans cette zone ?

Les autorités conditionnent pourtant l’obtention du terrain pour le village à l’acceptation d’un tel parcours de manifestation. En faisant traîner les négociations, ainsi que les travaux de viabilisation de ce terrain qu’elles seront bien obligées de nous fournir, les autorités pensent limiter la mobilisation. Pourtant, c’est bien Strasbourg toute entière qui sera le lieu de ce contre sommet : chaque quartier, chaque rue, chaque lieu sera potentiellement un lieu de manifestation, d’action et de débat ! Plus de 40 000 personnes sont attendues le samedi 4 avril pour libérer Strasbourg ! Un premier pas pour la libération de l’Afghanistan !

AL Alsace

 
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