écologie

Barrage de Sivens : la police tue




Alors que les politiciens et les grands médias ont multiplié les éloges funèbres après la mort d’un patron voyou du CAC 40, la discrétion teintée de méfiance entourant l’assassinat de Rémi Fraisse, un jeune Toulousain de 21 ans, opposant au projet de barrage de Sivens (Tarn), est de mise dans les déclarations officielles.

Rémi Fraisse est mort dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre. Si les circonstances exactes de son décès ne sont pas encore élucidées, le contexte apparaît de toute façon accablant pour les forces policières, et, derrière elles, pour l’État.

Le pouvoir socialiste local (conseil général) comme national, (gouvernement Valls), en envoyant depuis des mois ses gardes mobiles, sans retenue, contre les zadistes occupant la zone du Testet/Sivens, n’a fait que favoriser l’émergence d’un climat délétère et libérer une violence ouverte de la part de l’extrême droite locale.

Cette mort n’est que l’aboutissement de la politique odieuse d’un pouvoir aux abois qui ne veut pas voir se multiplier les Notre-Dame-des-Landes. Les nombreuses personnes blessées gravement et gratuitement ces derniers mois, y compris lors de manifestations tranquilles, sont là pour témoigner de la violence déployée pour faire taire toute opposition.

L’État cherche à briser par la force un mouvement qui prend de l’ampleur contre les grands projets nuisibles, antisociaux et anti-écologiques dont il est un des principaux promoteurs.

Nous sommes solidaires de la mobilisation légitime de défense des lieux de vie, des territoires et des patrimoines écologiques jetés en pâture aux intérêts privés par les pouvoirs publics.

Nous restons mobilisé-es contre ces projets coûteux et destructeurs et nous assurons de notre soutien plein et entier les résistant-es du Testet qui continuent la lutte sur place.

Rémi, étudiant à Toulouse, a payé de sa vie cet engagement qui est aussi le nôtre. Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses ami-es. Mais la colère l’emporte sur la tristesse face à la répression policière qui est à l’origine de ce drame. Et cette colère est d’autant plus vive que Rémi Fraisse n’est malheureusement qu’un nom de plus sur la longue liste des victimes de la violence policière.

Halte aux grands projets inutiles !

Halte à la violence policière !

Alternative libertaire, le 31 octobre 2014

 
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