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Pour l’accès au soin des mineurs trans




Ce 20 mars, Les Républicains ont publié leur rapport sur les mineurs trans.
Celui-ci était piloté par Jacqueline Eustache-Brinio, qui s’était opposée à la constitutionnalisation de l’IVG ainsi qu’à l’interdiction des thérapies de conversion visant les personnes trans.

Promouvant des mesures dangereuses pour des jeunes en souffrance, ce rapport marque une tentative de retour en force de la « Manif pour tous », et s’inscrit dans une stratégie rétrograde des milieux conservateurs et d’extrême-droite à l’international.

Une personne trans est une personne qui ressent le besoin de transitionner, c’est-à-dire d’apparaître socialement sous un autre genre que celui de sa naissance. Ce besoin peut être plus ou moins fort : lorsqu’il n’est pas résolu, il peut aller jusqu’à la dépression et au suicide. La population trans est particulièrement sujette à la souffrance mentale : 80 % connaissent une dépression, 1 personne sur 5 a déjà tenté de se suicider. Ces chiffres sont principalement dus à la transphobie de la société : ruptures familiales et amicales, discriminations, agressions, refus d’accès au soin. La transition implique en effet souvent une part médicale, principalement via une thérapie hormonale.

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Les mineurs, qui dépendent de l’acceptation de leurs parents pour toute démarche administrative ou médicale, sont particulièrement sujets à ces problèmes. Pourtant, pour une mineure trans, la puberté est un passage traumatisant et irréversible. C’est pour cela que des solutions existent : les bloqueurs de puberté. Il s’agit de médicaments bien connus, aux effets secondaires légers, qui permettent de retarder les effets de la puberté. Ils sont administrés depuis longtemps pour bloquer les pubertés précoces chez les enfants. Les bloqueurs permettent de gagner un temps précieux pour les mineurs trans, en leur évitant une transformation redoutée de leur corps pendant qu’ils et elles réfléchissent. Si la personne confirme qu’elle est trans – ce qui se produit dans la majorité des cas – elle peut commencer un traitement hormonal qui lui permettra de vivre une puberté voulue et réduira ainsi le risque de dépression et de discrimination. Sinon, les bloqueurs sont réversibles : il suffit d’arrêter le traitement pour que la puberté se poursuive comme normalement.

Ce sont ces traitements essentiels auxquels la droite LGBTIphobe s’attaque désormais, tentant de créer une panique morale en tordant la réalité. Elle s’appuie pour ça sur des études pseudo-scientifiques qui ont été maintes fois désavouées et contredites.

Il ne s’agit pas d’un événement isolé. Aux États-Unis, la transphobie est le fer de lance de l’extrême droite évangéliste depuis plusieurs années. Opposée à l’avortement et même à la contraception, elle défend une vision du monde où la femme est l’esclave de l’homme par nature, et espère voir implémenter cette vision grâce à une nouvelle présidence Trump en novembre 2024. Des centaines de lois passées dans les États conservateurs rendent aujourd’hui la vie impossible à la population trans, bien au-delà de la seule question des mineurs qui n’en est qu’une porte d’entrée. Ce mouvement est lié à des milieux similaires dans de nombreux pays, par exemple en Russie où les organisations LGBTI sont désormais interdites. En France, ce sont les milieux de la Manif pour tous et de l’extrême-droite qui se font le relai de ces thèses mortifères, et l’attaque de LR contre les mineurs trans en est le point de départ.

Contrairement aux fantasmes proférés par la droite, l’accès aux soins pour les personnes trans mineures comme majeures relève encore du parcours du combattant. Nous demandons leur dépsychiatrisation réelle et une formation adaptée des médecins.

Union communiste libertaire, 03 mars 2024.

 
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