Racisme : À Montreuil comme ailleurs : Roms libres !




Après la rafle du 14 avril, réalisée avec la complicité de la mairie apparentée PCF, et la destruction du bâtiment squatté, une grosse cinquantaine de personnes ont été enfermées en camps de rétention et 12 ont été renvoyées en Roumanie, les autres libérées, avec des statuts administratifs variés.

Plus de 100 personnes sont aujourd’hui hébergées par des membres du collectif de soutien.

Cet hébergement n’a pas été vraiment réfléchi, mais s’est imposé dans le mouvement. Le collectif a des difficultés à dégager des perspectives, un objectif de lutte commun et déterminé.

La réflexion sur un hébergement collectif, campement pour demander des relogements, ouverture d’un nouveau squat n’a pas lieu parce que certains membres du collectif théorisent l’hébergement individuel comme un acte de résistance (équivalent à cacher des juifs en 1940) et arrivent à annihiler les efforts vers une lutte collective. C’est la ligne des miltant-e-s de la FA Montreuil.

Les personnes hébergeantes se retrouvent isolées avec leurs problèmes individuels, culpabilisées si elles abandonnent après 15 jours ou 3 semaines de cohabitation dans des espaces parfois étroits.

Observer et analyser cette dérive ne permet curieusement pas aux partisans d’une lutte collective de prendre le dessus dans le groupe (CNT, DAL, AL, LCR, individu-e-s...). Une occupation brève de la DDASS a eu lieu mercredi et devrait aboutir (quand ?) à une table ronde des différentes entités départementales concernées.

Plusieurs actions en direction des autorités publiques ont été organisées, associant les Roms et leurs soutiens et le 10 mai, c’est un peu plus de 200 personnes qui ont marché de Montreuil à la place de la République à Paris, pour réclamer justice pour les Roms. La marche a ainsi rejoint l’initiative « La République contre la double peine » 1. Le collectif de soutien aux Roms de Montreuil a pu s’exprimer sur la grande scène, le porte-parole des Roms de Montreuil, Stefan Papuca, a d’ailleurs longuement été acclamé par l’assistance lorsqu’il a fait valoir leurs exigences fondamentales : « Nous voulons être libres ! »

Tous les jeudi soirs, le collectif de soutien appelle à un rassemblement à 17 h 30, devant la mairie de Montreuil. Bref, rien n’est fini et le rapport de force se construit sur Montreuil. Car c’est par une lutte collective qui soit porteuse d’exigences politiques et associant les Roms et leurs soutiens que nous gagnerons. Une lutte qui pose fortement l’exigence de liberté de circulation et d’installation : Roms libres !

Théo Rival et Christine (AL 93)

Contact :

 Site : http://romsdemontreuil.free.fr ;
 Ecrire : romsdemontreuil@free.fr.

1. concert géant place de la République, avec les Têtes raides, Higelin, La Rumeur, La Tordue, les Femmouzes T, Zebda…

 
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