Politique

50 000 personnes pour la libération d’Abdullah Öcalan




Enlevé il y a 25 ans, le leader kurde Abdullah Öcalan est détenu depuis par l’état turc. Plusieurs dizaines de milliers de personnes était réunis à Cologne le 17 février pour exiger sa libération et apporter leur soutien internationaliste au mouvement kurde.

Le 15 février 1999, le leader kurde Abdullah Öcalan et trois de ses camarades sont capturés par les services secrets turcs au Kenya et placés en isolement total dans la prison de l’île d’İmralı, au nord-est de la Turquie [1]. Son dernier contact avec le monde extérieur a été un bref appel téléphonique de cinq minutes avec son frère en mars 2021. Le gouvernement turc avec cet enlèvement souhaite faire taire le combat anti-impérialiste du peuple kurde, mais depuis huit ans la communauté kurde européenne organise chaque année la Longue marche pour la libération d’Öcalan dans le cadre de la campagne internationale « Liberté pour Abdullah Öcalan ». Cette année, la marche est arrivée à Strasbourg le 15 février, 25 ans après la capture d’Abdullah ­Öcalan.

Plus de 500 militantes et sympathisantes venant de toute la France, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, d’Espagne et même de Bolivie ont convergé ce jeudi 15 février. Pendant cette marche, on pouvait entendre des slogans tels que « Solution politique à la question kurde », « Siamo tutti PKK » (nous sommes toustes le PKK [2]) ou « Brick by brick, wall by wall, make İmralı prison fall » (brique par brique, mur par mur, nous ferons tomber les murs de la prison d’İmralı) montrant le soutien international à la cause kurde.

La manifestation s’est terminée au Conseil de l’Europe, organisation européenne supposée défendre les Droits de l’Homme, où de nombreux camions de CRS étaient présents. Plusieurs intervenantes ont ensuite pris la parole pour réclamer la libération d’Öcalan et une solution politique à la question kurde.

Sévère répression de la part de l’Allemagne

Dans la nuit de vendredi, après une journée où se sont tenues des conférences à Strasbourg sur la détention d’Abdullah Öcalan, des bus sont allés à Cologne pour le dernier jour de la Longue ­marche. Plus de 50 000 manifestantes étaient présentes, malgré la sévère répression de l’Allemagne contre le mouvement kurde. Pendant la manifestation, des groupes continuaient à arriver, car la police bloquait parfois leurs bus pendant des heures.Certains slogans comme « Bijî Serok Apo » (longue vie au leader Öcalan) ont été interdit pendant cette manifestation et la police allemande, présente en grand nombre, est intervenue plusieurs fois dans la manifestation qui était pourtant pacifique. Cette criminalisation du mouvement kurde de l’Allemagne a pour but de préserver les relations germano-turques, économiquement et historiquement fortes.

Ces dernières semaines, l’armée turque mène des attaques de haute intensité contre le Kurdistan ciblant des infrastructures civiles (énergie, alimentation, santé) et utilisant des armes de l’OTAN. Dans ce contexte, nous devons plus que jamais exprimer notre solidarité internationale et exiger une solution politique à la question kurde à nos gouvernements, complices de la capture d’Abdullah Öcalan et de la situation du peuple kurde.

Antoine (UCL Alsace)

[2artiya Karkerên Kurdistan, Parti des travailleurs du Kurdistan.

 
☰ Accès rapide
Retour en haut