Sapeuses et sapeurs-pompiers du Gard : Y en a sous le casque !




Une grève suivie à 80 %, l’occupation d’une place publique, de l’action directe créative qui suscite l’adhésion populaire : les sapeuses et sapeurs pompiers du Gard ont appliqué la meilleure des recettes pour emporter la victoire.

Les sapeuses et sapeurs-pompiers professionnels du Gard – dont SUD est le syndicat majoritaire – viennent de l’emporter dans le conflit qui les opposait au conseil départemental et à leur direction, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Après plus d’un mois d’une grève initiée le 23 octobre, les 400 salarié.es ont obtenu satisfaction sur leurs revendications : la création de 28 postes supplémentaires et la modernisation de leur matériel d’intervention (camions, équipement).

Le site internet, la page facebook et le compte Twitter de Sud SDIS 30 (Gard).

Pour arriver à ce résultat, les grévistes se sont montrés créatifs. Ils et elles ont symboliquement mis en vente leur caserne sur Leboncoin.fr, puis ont délocalisé leurs locaux et postes d’interventions sur une des artères les plus passantes de la ville, devant la préfecture du Gard, où étaient installés barnums, tentes et barbecue... et même un château gonflable pour les enfants ! Durant un mois, diverses actions directes ont été menées, bien relayées par la ­presse locale mais aussi nationale : blocage d’un TGV ; opération gratuité au péage de Nîmes-Ouest ; giclées de neige carbonique et invasion du conseil départemental par les grévistes, happening bruyant lors du conseil municipal du bourg dont le président du SDIS est maire adjoint. En parallèle, la pétition de soutien à leur lutte a recueilli 30 000 signatures sur Nîmes, prouvant que ce mouvement de grève, suivi par 80 % des effectifs, était largement approuvé.

Dans une vidéo diffusée sur Facebook, les pompiers dénoncent avec humour la vétusté de la caserne de Saint-Geniès-de-Malgoirès.

Négociations tendues

Les négociations n’ont pas été sans mal. La direction du SDIS et le conseil départemental ont commencé par faire la sourde d’oreille, et refuser l’ouverture d’une négociation tant que les sapeuses et sapeurs-pompiers continueraient leurs actions coups de poing et gêneraient la circulation avec leur caserne de fortune. Ils ont fini par céder. La pression est venue d’en haut, le ministère de l’Intérieur craignant vraisemblablement que l’exemple gardois inspire d’autres casernes.

Après un premier round de négociation qui a tourné au vinaigre le 5 novembre, un accord a été signé deux semaines plus tard. Ne reste qu’un point d’achoppement : la contribution de 1 % des communes au financement des moyens supplémentaires. Une contribution que, pour l’heure, les maires du Gard refusent de payer. Les syndicats annoncent d’ores et déjà que, s’il le faut, ils sont prêts à reprendre la lutte dès janvier.

En tout cas, merci les sapeuses et les sapeurs-pompiers : en cette période de recul du mouvement social, ce type de victoire rappelle que seule la lutte paye !

Jérémie (AL Gard)

  • On peut suivre l’activité politique et syndicale dans le Gard sur Vimeo avec Rebellion Production
 
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