Congrès Sud Etudiants : C’est reculer que d’être stationnaire




La fédération des syndicats SUD Étudiant a tenu du 27 au 29 novembre son 6e congrès. L’occasion de définir des orientations face aux enjeux des deux années à venir. Malheureusement, ce congrès consacre un repli localiste et identitaire inquiétant.

C’est tout d’abord la structuration de la fédération qui a été au cœur des débats. Deux conceptions de l’autonomie locale des syndicats se sont affrontées : la possibilité de structurer librement son syndicat et de travailler sur des initiatives locales tout en participant à des campagnes fédérales, face à la libre adhésion des syndicats aux campagnes décidées démocratiquement par les adhérentes et adhérents. C’est cette seconde option qui a été actée, pérennisant la situation actuelle, à savoir que Sud-Étudiant représente davantage un réseau de syndicats qu’une véritable fédération, et que deux syndicats Sud présents dans deux universités n’ont parfois en commun que le nom.

Sortir du mouvementisme

Concernant les autres orientations, Sud n’est pas encore sorti de tous ses travers « gauchistes ». Seul point positif, une orientation vers un syndicalisme de terrain plus poussé, actant la nécessité de sortir du « tout-mouvement » et de s’attacher réellement à la dualité du syndicalisme : la défense concrète des étudiantes et étudiants couplée à la lutte pour une transformation radicale de la société. C’est en se tournant vers la réalité quotidienne des étudiants, notamment vers les questions de précarité, que le syndicalisme de lutte prouvera son efficacité à obtenir des victoires par la lutte collective.

Construire l’outil syndical

Mais le plus gros problème de ce congrès reste sa préparation et son déroulement : échec de l’écriture collective des textes, absence de positionnement pour de nombreux syndicats faute de temps, et de ce fait textes importants votés à une infime majorité, absence de contrôle démocratique de la tribune, positions parfois tournées en caricature, termes de votes non définis collectivement. Enfin, il est inacceptable de relever, dans un syndicat se voulant antisexiste, la quasi absence de femmes parmi les mandaté-e-s.

Au terme de ce congrès, un constat s’impose donc : SUD Étudiant n’est toujours pas LA structure idéale. C’est pourtant l’une des seules qui permette actuellement aux étudiantes et étudiants de s’organiser réellement en alliant démocratie quotidienne et efficacité d’action. De plus, il s’agit d’une structure encore en construction. En conséquence, nous pensons que tout étudiant qui entend défendre ses droits et/ou reprendre l’avenir de l’université en main se doit de participer au renforcement de Sud et de son travail quotidien, son projet de société, ses pratiques démocratiques. Rester à critiquer les travers de Sud en attendant un mouvement ne suffit plus. Maintenant, il faut agir, et se syndiquer est un premier pas !

Tommy (AL Tours), Matthias (AL Orléans) et Guillermo (AL Angers)

 
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