Edito : De la Suisse à Copenhague




Récemment un référendum helvète interdisait la construction de nouveaux minarets Suisse. Un résultat clairement raciste. On aura entendu à l’occasion de cette affaire bien des commentaires publics dénigrant le principe même de la vox populi. Le peuple est veule, il ne sait pas, il a peur, il ne faut surtout pas lui demander son avis… Il s’agissait d’opposer la supposée ignorance du peuple à la sagesse des élites. Mais quelle sagesse ? Celle des déclarations xénophobes de Nadine Morano et Brice Hortefeux ? Ou une sagesse esclave des lobbys capitalistes… comme à Copenhague ?

Non, la démocratie directe n’est pas à jeter avec l’eau boueuse du référendum suisse.

Bien sûr, le système référendaire suisse n’est pas un modèle. D’abord parce que la Constitution y place le droit de la propriété capitaliste hors de portée du champ démocratique. Ensuite parce que, comme l’Histoire le montre, la construction de la démocratie autogestionnaire est intrinsèquement liée à un processus révolutionnaire.

Mais le résultat suisse comporte une leçon pour toute et tout militant autogestionnaire. Oui, la vox populi ne donne pas toujours le résultat attendu, ni par nous, ni par les technocrates. Pour le meilleur et pour le pire.

Oui, il y a toujours une zone d’incertitude dans le fait de s’en remettre à la démocratie. Le moyen d’y remédier ? Défendre ses idées dans l’arène politique, pour les rendre majoritaires. Oui, il faut militer, se battre, s’engager pour que le monde ne devienne pas un cauchemar. Il n’y a pas d’alternative.

Alternative libertaire, le 23 décembre 2009

 
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