Gaza : Deux pêcheurs palestiniens reçus à Montpellier




Le 11 juin dernier, un débat a eu lieu à Montpellier, à l’initiative de la coalition contre Agrexco, avec deux Palestiniens ayant réussi à sortir de Gaza. Leurs interventions rendent compte de la situation que subissent les Gazaouis du fait de l’embargo.

Le traitement médiatique de l’arraisonnement sanglant de la flotille humanitaire tend à faire oublier que ladite flotille avait été organisée pour attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation à Gaza, soumise par Israël à un embargo depuis plusieurs années. Or, il y a encore quatre ans, la pêche permettait de faire vivre de nombreuses familles dans la bande de Gaza. On y dénombre environ 4 000 pêcheurs, et plus de 500 bateaux. Même si ces pêcheurs continuent à bénéficier d’aides de la part de l’Union européenne, la situation est devenue très difficile depuis la mise en place de l’embargo. En effet, la zone de pêche autorisée par les autorités israéliennes se réduit à une bande maritime de 5 km de profondeur, alors que selon la loi internationale, la profondeur normale est de 20 km. Et même dans la zone autorisée, les pêcheurs sont exposés à des tirs de l’armée israélienne.

L’organisation des gazaouis

L’un des deux pêcheurs accueillis à Montpellier est trésorier d’une association de pêcheurs de Gaza, et a expliqué qu’un système de crédit a été mis en place, notamment pour l’entretien des bateaux.
Malgré cela, du fait notamment de la pénurie de carburant, seuls les petits bateaux peuvent effectuer des sorties. Et ce sont les pêcheurs israéliens qui ont récupéré les anciennes zones de pêche palestiniennes... Même si l’on admet que les pressions internationales ont entraîné une légère ouverture, le maintien du rationnement de l’électricité fait comprendre que la vie quotidienne reste très difficile pour les Gazaouis. À un fort taux de chômage, est venu s’ajouter l’embargo, et face à cela, l’une des solutions adoptées par les gens eux-mêmes est le rationnement de la nourriture.

Lutter contre l’embargo

À la question de savoir si les tunnels sont un lieu de passage pour les armes destinés au Hamas, comme l’affirment les autorités israéliennes, les intervenants répondent que par les tunnels, passent uniquement les produits nécessaires à la vie quotidienne. En fait, les deux seules vraies sources d’armement sont les armes fournies par Israël à l’Autorité palestinienne, et les armes fabriquées artisanalement. Pour nos invités, il est évident que si le trafic d’armes existait réellement, les armes en question auraient été utilisées, et avec une certaine efficacité, contre l’armée israélienne.

Enfin, le débat a abordé l’attaque de la flotille. À Gaza même, au moment de l’attaque des bateaux, l’ambiance était à l’espoir, ne serait-ce que parce que le convois était organisé par des militantes et militants de quarante-deux nationalités. L’annonce de l’attaque a été un choc. En réalité, le fait de savoir ce qu’est devenu le matériel transporté par les bateaux arraisonnés par Israël, et la question de l’aide matérielle en elle-même se situent, selon le point de vue des deux délégués, au second plan. Le but essentiel était que les bateaux arrivent. C’est la lutte contre l’embargo qui est importante dans cette affaire, pas l’aide humanitaire.

Patrick (AL Montpellier)

 
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