Lois Sarkozy : La mobilisation s’amplifie




La première étape du vote du CESEDA (Code sur l’entrée et le séjour des étrangers et du droit d’asile) a eu lieu chez les députés, reste le Sénat, où l’UMP n’est pas majoritaire, et qui se prononcera le 10 juin. Mais parallèlement à ces affaires de spécialistes, la démocratie de la rue avance progressivement. Le 13 mai, 35 000 personnes ont manifesté à Paris contre cette législation scélérate qui vise à criminaliser les immigré(e)s et à réduire tous leurs droits. Il faut d’abord constater qu’une manif sur le thème de l’immigration et des sans-papiers n’avait pas réuni autant de monde depuis dix ans.

Si dans les villes mobilisatrices habituelles comme à Marseille, des manifestations ont également eu lieu, c’est surtout dans des petites villes, peu habituées à des démonstrations de rue, que les celles-ci ont été les plus significatives comme à Dôle, Albertville ou encore Chateaubriand.

La mobilisation se poursuit et s’amplifie malgré des résistances à gauche dans des réseaux souverainistes-républicains du style UFAL (union des familles laïques) comme on peut le constater à travers leur textes comme ceux dénonçant « l’immigrationnisme ». À noter également l’absence remarquée de Ségolène Royal (PS) et de 14 autres députés de son parti au moment du vote à l’Assemblée nationale. Nous retiendrons par ailleurs que deux députés PS ont joint leurs voix à celles de la droite lors de ce même vote et ont dû rectifier leur vote après s’être fait remonter les bretelles par la direction de leur parti.

Aujourd’hui, réfléchir à une campagne sur la liberté de circulation et le choix de son lieu de vie va être nécessaire. Il s’agit de savoir comment en tant que libertaires, nous devons avec d’autres aller dans les quartiers, les foyers pour permettre à certain(e)s de se rendre compte de la réalité et des conséquences des nouveaux textes.

Il s’agit aussi de réfléchir aux conséquences des accords passés entre le Sénégal et la France sur le retour des têtes pensantes et l’aide aux pays du Sud. À ce propos, on peut se demander dans quelle mesure les protestations du président du Sénégal sont sincères ?

Quelles attitudes adopter face au développement de l’aide au retour dans le cadre des accords de développement, l’argument de financer la création des entreprises pour ceux et celles qui optent en faveur du retour ? Autant de mesures visant à obtenir le silence de la Françafrique.

Face à ces combats de long terme et de choix de société, des mobilisations sont en cours qu’on peut suivre sur les sites du Réseau éducation sans frontière (RESF) et de Unis contre l’immigration jetable (UCIJ) dans les pages Agendas. Vous pouvez retrouver les liens sur le site d’AL.

Dans l’immédiat, tous et toutes dans la rue le 11 juin pour des pique-nique et mobilisations, concerts de soutien et débats.

Enfin, 1er juillet, il faudra essayer d’être encore plus nombreux(ses) que le 13 mai dans la rue pour la manif avec montée nationale à l’appel commun de RESF et de UCIJ contre les lois Sarkozy mais aussi contre le renforcement des contrôles d’identité et les expulsions auxquelles le gouvernement envisage de procéder par milliers durant l’été.

Noël (AL Paris Nord-Est)

 
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