SIL : Solidarité avec les libertaires du Brésil




L’an dernier Solidarité internationale libertaire (SIL) lançait un projet de souscription pour soutenir des projets de développement du mouvement libertaire au Brésil, en Uruguay et en Argentine.
Les organisations membres de SIL de plusieurs pays ont déjà collecté et envoyé des fonds à nos camarades latino-américains.

C’est en avril 2001 à Madrid que s’est constitué Solidarité internationale libertaire (SIL). Des organisations d’une quinzaine de pays y ont adhéré depuis. SIL France est composé du Réseau No Pasaran, de l’Organisation communiste libertaire et d’Alternative libertaire. Un de ses principaux buts est d’aider au développement du mouvement libertaire à travers le monde.

Le premier projet adopté en avril 2001 et précisé lors de la réunion SIL de Séville (juin 2002) englobe trois pays : le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine.

En Uruguay, nous soutenons le projet de développement d’une Athénée libertaire à Colon et l’achat d’une camionnette à Montevideo, outil indispensable pour la propagande de rue. Grâce à la souscription, la camionnette a pu être achetée.

En Argentine, l’argent collecté et versé à nos camarades de l’Organisation socialiste libertaire leur permet d’éditer et de diffuser plus largement, leur mensuel En la Calle (Dans la rue). Active dans les mouvements populaires (assemblées populaires, mouvements des chômeurs, syndicalisme, entreprises réquisitionnées et autogérées) et au cœur de l’Argentinazo, le soulèvement populaire de décembre 2001-janvier 2002, nos camarades de l’OSL connaissent actuellement un développement de leurs effectifs et de leurs bases militantes dans plusieurs provinces et plusieurs grandes villes d’Argentine.

La souscription de SIL contribue à cette dynamique.

Au Brésil, dans la région du Rio Grande do Sul (capitale : Porto Alegre) deux projets élaborés par la Federaçao anarquista gaucha (FAG) sont en cours de réalisation :

1. À Gravatai, il s’agit du développement d’un espace social servant à impulser des luttes et à renforcer les organisations populaires, en s’adressant tout particulièrement aux travailleurs(ses) privés d’emploi qui est une composante de plus en plus nombreuse dans la population pauvre et marginalisée.

2. La création à Porto Alegre d’une imprimerie destinée à éditer des livres et du matériel de propagande non seulement pour la FAG mais aussi pour le compte des organisations libertaires brésiliennes avec lesquelles elle essaye de se coordonner au niveau fédéral. Pour ce projet nos camarades de la FAG s’appuient à la fois sur la campagne de SIL et sur l’organisation de concerts et de fêtes de soutien au Brésil. La FAU (fédération anarchiste uruguayenne) et d’autres organisations libertaires brésiliennes soutiennent tout particulièrement ce projet.

L’investissement d’une partie des fonds de la campagne internationale SIL a été réalisé dans la rénovation et l’agrandissement de l’espace social de Gravatai utilisé par le Comité de résistance populaire et l’association des collecteurs et recycleurs de déchets de Gravatai.

Une partie de ce projet est destinée à l’activité populaire de caractère général : réfectoire, activités culturelles, assemblées populaires, campagnes de lutte de la périphérie urbaine.

Le travail de rénovation concerne la toiture et les murs et une partie de l’espace sera utilisée pour loger des camarades qui assureront la protection de cet espace de lutte contre les actions de sabotage. En ce qui concerne la partie occupée par les recycleurs(ses), nos camarades de la FAG participent à la construction d’un centre de collecte et ils s’efforcent de rendre ce projet viable. Ces camarades ont réussi à acquérir un camion pour le transport du matériel jusqu’à l’usine de recyclage, assez éloignée des locaux.

Avec le soutien du mouvement des travailleurs privés d’emploi, les camarades se dotent de charriots pour pouvoir effectuer le travail de collecte dans les rues.

Combat libertaire et mouvements populaires

Le projet d’imprimerie constitue la priorité de la campagne. Il s’agit d’une infrastructure minimale pour la propagande et l’agitation pour renforcer le combat idéologique que mène la FAG. Depuis quelques années, on assiste à une multiplication des publications libertaires s’appuyant sur une pratique sociale.

Faute de moyens d’information, les pratiques sociales de résistance sont confinées dans la confidentialité.

Le développement de la propagande influerait pour donner plus d’écho et plus de poids aux luttes populaires.

Un camarade de la FAG a suivi une formation pour acquérir les connaissances techniques nécessaires au fonctionnement du matériel d’impression.

Les objectifs fixés dans le cadre de la construction de l’imprimerie sont :
 donner une régularité à la propagande de la FAG avec l’éditions de journaux, de brochures, de livres et le soutien aux publications des organisations sœurs dans le pays ;
 le soutien à la propagande du mouvement populaire avec lesquels les camarades sont en relation et sur lesquels ils ont une influence ;
 la formation professionnelle des camarades dans le domaine des industries graphiques ;
 le développement de travaux commerciaux pour pouvoir employer et payer des camarades travaillant dans l’imprimerie ;
 la syndicalisation des camarades impliqués dans l’imprimerie.

Le matériel à acheter en priorité est le suivant :
 une imprimante off-set : 3 500 dollars,
 un copieur de plaques : 700 dollars,
 un massicot : 3 000 dollars.

Par ailleurs, un fond de roulement de 500 dollars est nécesaire. Les camarades disposent déjà d’un local, d’un appareil de sérigraphie, de matériel informatique, de téléphones.

Les 1000 euros collectés fin 2002 par SIL France vont servir pour les deux tiers à financer une partie de ce matériel, l’autre tiers est versé à l’OSL, en Argentine. La Federación anarquista uruguaya a demandé à ce que le tiers de la somme qui devait lui revenir soit utilisé pour l’imprimerie de la FAG.

Dans un contexte marqué par l’avènement de Lula et de son parti au pouvoir, le développement des organisations libertaires au Brésil peut constituer un plus pour ceux des mouvements populaires qui continuent à organiser des luttes et refusent la politique sociale-libérale prônée par Lula.

Commission journal

  • Nous remercions vivement les lectrices et lecteurs d’Alternative libertaire, Courant Alternatif et No Pasaran qui ont contribué à ce jour à cette souscription.
  • La souscription continue. Les chèques sont à rédiger à l’ordre de Solidarité internationale libertaire et à adresser à : Alternative libertaire, BP 177, 75967 Paris cedex 20.
 
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