Tchétchénie : Bon baisers de Grozny




Notre opposition à la guerre en Irak, notre soutien au peuple palestinien s’inscrivent dans une permanence militante qui fait partie des causes entendues. Mais alors comment ne pas comprendre que l’Europe anticapitaliste que nous voulons ne peut se construire sans un soutien actif et explicite au peuple tchétchène ?

À l’heure où les forces fédérales russes omniprésentes patrouillent dans les camps de réfugiés en Ingouchie ; à l’heure où « l’Europe démocratique », sans voix, laisse ainsi s’accomplir persécutions et atteintes sans précédent aux droits des réfugiés de guerre ; à l’heure où, en Géorgie, ces mêmes réfugiés sont victimes d’opérations « antiterroristes » menées par l’armée géorgienne avec l’appui - faut-il le souligner ? - de plusieurs centaines de conseillers américains ; à l’heure où le génocide de ce petit peuple est déjà largement engagé, comment comprendre ce silence lourd, troublant, honteux, des organisations ouvrières sur la question tchétchène, exception faite du Convoi syndical pour la Tchétchénie ?

Comment ne pas comprendre que la question tchétchène doit s’inscrire dans une dialectique de mobilisation liée à celle du Moyen-Orient ; que la dynamique de lutte s’en trouverait renforcée et donnerait aux révolutionnaires un champ d’intervention aujourd’hui abandonné aux populistes de l’intégrisme religieux et autres démagogues ?

Laisser se poursuivre cette guerre coloniale qui tourne au cauchemar d’un carnage à huis clos - les derniers représentants de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se sont retirés au terme de l’année écoulée - serait non seulement une faute grave au regard de l’éthique militante, mais aussi une lourde erreur en terme de stratégie politique.

Ou alors faut-il penser avec Chirac, Raffarin et Seillière que la vente de quelques Airbus et produits Alsthom à la Russie de Poutine importe plus que la survie du peuple tchétchène ? Quelles réponses donner à ces cyniques accords commerciaux ?

Certes, à l’échelle des rapports de force planétaires, l’Irak et son pétrole occupent une place primordiale pour les intérêts des USA. S’opposer à la guerre en Irak relève donc d’un enjeu majeur, mais aujourd’hui l’Europe que nous voulons ne saurait se construire sans un réel soutien militant au peuple tchétchène en proie à la violence coloniale séculaire de la Grande Russie.

Il est encore temps, entre autres soutiens, de prendre attache avec le Convoi syndical pour la Tchétchénie et de faire vivre notre internationalisme pour une autre Europe, celle des travailleurs et contre l’oppression des peuples.

Claude

  • Convoi syndical pour la Tchétchénie :
    tél. 01 44 62 12 88, fax 01 44 62 12 43,
    23 rue de la Mare, 75020 Paris.
  • E-mail : convoisyndical@ras.eu.org,
 
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